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ALG : Les confessions de Gouiri

RCAHID BELARBI

Le nouvel attaquant de l’équipe nationale a révélé, hier, que son premier contact avec Djamel Belmadi remontait à l’été dernier. 

Légende des jeunes catégories de l’équipe de France avec 48 buts inscrits en 74 sélections des U16 jusqu’aux U23, Amine Gouiri a confessé hier, dans un long entretien publié par L’Equipe, que le premier coup de fil du sélectionneur national, Djamel Belmadi, n’était intervenu que cet été. Le buteur du Stade de Rennes était, justement, en pleine réflexion quant à son futur proche en sélection. «Je m’attendais depuis pas mal de temps à devoir faire un choix. Je m’y préparais même en me disant que ça allait arriver vite, mais sans jamais avoir pris de décision», indiquait-il à ce propos. «Je voulais vraiment rester concentré sur mes objectifs. Ensuite, ç’a commencé à devenir très concret cet été, quand Djamel Belmadi, le sélectionneur, m’a appelé pour la première fois. À partir de ce coup de téléphone, j’ai vraiment commencé une réflexion plus poussée», racontera l’ancien Lyonnais avec un rare franchise. Quel discours lui a, d’ailleurs, tenu Belmadi ? Le néo-international n’a éludé aucune interrogation.

«Belmadi m’a appelé cet été pour la 1re fois»

«Son discours ? Il m’a surtout parlé de son envie de me voir rejoindre l’équipe nationale. Il m’a dit que j’allais être un joueur important et que je devais venir. Il a essayé de me convaincre, mais toujours d’une manière très calme, très sereine, sans jamais me mettre la pression», témoigne ledit attaquant, qui atteste « avoir beaucoup réfléchi » avant de franchir le pas et de dire oui à la sélection du pays de ses parents, auquel il a toujours été très attaché. «J’ai beaucoup réfléchi pendant l’été, avec mes agents, mes amis, mon entourage. J’ai pesé le pour et le contre, et je suis arrivé à cette décision. Il y avait beaucoup de choses qui ont fait pencher la balance pour l’Algérie. Ce sont mes origines, le pays de ma famille. C’est un pays que je connais bien puisque j’y suis allé régulièrement depuis que je suis tout petit. C’est aussi une sélection que j’ai beaucoup suivie, et j’ai toujours aimé cette passion qu’il y a pour le football. J’ai eu envie de représenter tout ça», relatera l’interviewé.

«Il m’a dit que j’étais important»

Et d’argumenter : «J’ai toujours eu une relation spéciale avec ce pays, j’ai de la famille là-bas, à Sétif, mes parents viennent de là, j’ai toujours été là-bas depuis petit et je n’ai jamais coupé ce lien. Mon père est né en Algérie, à Béjaïa. Ce sont des personnes super accueillantes. Puis l’équipe nationale, c’est un truc de malade, ils te poussent dans tous les moments, dans les difficultés ou dans les victoires». L’ex-Niçois a, en parallèle, fait allusion à une certaine influence de l’historique parcours du Maroc, demi-finaliste émérite à la Coupe du Monde 2022 au Qatar, sur sa décision de rejoindre l’Algérie.
«C’est vrai que quand j’ai vu le Maroc à la Coupe du monde, ça m’a fait réfléchir. Je me suis dit : « Pourquoi pas moi avec l’Algérie ? » L’Afrique est un continent qui progresse et je pense que ça va s’améliorer encore dans les années à venir. Il y a de l’ambition et plus simplement pour la Coupe d’Afrique des nations, mais aussi pour la Coupe du monde désormais», lâchera, avec sincérité, Amine Gouiri que la passion et l’effervescence autour des Verts ont indélébilement marqué.

«L’ambiance est exceptionnelle»

«Mon premier rassemblement s’est très bien passé . On a fait une victoire (contre le Cap-Vert, 5-1, le 12 octobre) et un nul (en Égypte, 1-1, le 16). Les infrastructures sont de qualité, le centre d’entraînement est vraiment top. Il y a tout pour bien travailler. Puis, je reviens dessus, mais l’ambiance est exceptionnelle. Quand tu joues pour l’Algérie, ça ne s’arrête jamais. Dès que tu mets un pied à l’aéroport, on ne te parle que de ça. Les gens sont à fond, ils te mettent en confiance. Ça fait du bien, j’avais besoin de ça», se félicite l’international dont la décision a été « bien accueillie en club ». «Avant de faire mon annonce, j’ai prévenu tout le monde à Rennes. Ça s’est très bien passé, notamment avec le coach (Bruno Genesio). Il l’a très bien pris en me disant que c’était un choix personnel et qu’il devait le respecter».

«Personne ne m’a parlé de la CAN»

«Personne ne m’a parlé de la CAN», assume Gouiri qui nie fermement avoir tranché la question de sa nationalité sportive en A avant l’été 2023. «Je n’avais pas pris ma décision, sinon je l’aurais annoncée bien avant. Il y avait effectivement des contacts établis par le passé, mais je n’étais pas encore prêt à prendre ma décision. J’avais des échéances importantes à réaliser (l’Euro espoirs avec la France U23)», précisera l’intéressé pour lequel ce choix « commençait à devenir un poids » duquel il fallait se libérer. «Il y a beaucoup de personnes qui parlaient pour moi. J’ai entendu n’importe quoi sur le sujet. Je savais aussi que les supporters commençaient à s’impatienter. Je devais me libérer de ça. Après, je dis que ça me pesait et c’est la vérité, mais je ne veux pas me trouver des excuses», martèle-t-il.

RACHID BELARBI

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