CAFLes infos

Exclusif : Lekjaâ a flingué Ahmad au TAS

Nazim Bessol

Le président de la Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF) et 2e vice-président de la Confédération Africaine de football (CAF), Fawzi Lekjaâ, a offert le scalp d’Ahmad Ahmad à Gianni Infantino.

Candidat au Conseil de la FIFA, le président de la Commission des finances de la CAF, Fawzi Lekaâ, a chargé son président au niveau du Tribunal Arbitral du Sport le TAS de Lausanne, après le recours présenté par le Malgache suite à sa suspension par le Comité d’éthique de la FIFA à cinq ans d’interdiction d’exercice de toute activité liée au football. Dans sa déclaration de témoin, datée du 21 février 2021 et à laquelle Botola a eu accès, Fawzi Lekjaâ « à la demande de la FIFA et assisté par l’un de ses conseillers juridiques », flingue Ahmad Ahmad, tout en soulignant que : « le 8 mai 2017, j’ai été nommé président de la Commission des rémunérations de la CAF en vertu d’une décision du Comité exécutif (ndlr- sur proposition de Ahmad Ahmad) prise le même jour», explique le Marocain. Une position qui lui a permis par la suite de mettre la main sur toute la comptabilité de la Confédération Africaine de Football CAF, avec les dérives pointées par le rapport PwC et l’absence de justificatifs de dépenses pour près de 20 millions de dollars ! Une telle gestion mérite, au minimum, un blâme.

Un salaire mensuel de 40 000 dollars, sans débat

Ce n’est pas tout ! En sa qualité de président de la Commission des finances, Fawzi Lekjaa propose de revoir à la hausse le salaire de son président Ahmad Ahmad. « Le 20 juillet 2017, durant une séance du Comité exécutif de la CAF organisée à Rabat, j’ai présenté la proposition élaborée par la Commission des rémunérations en ce qui concerne le salaire du président. », indique l’actuel n°2 vice-président de la CAF. Et il en souligne les montants « La rémunération totale du président de la CAF était la suivante : « Salaire mensuel : USD 40 000 + Bonus annuel : USD 80 000», révèle Lekjaâ dans son témoignage. Il dévoile également que : « depuis cette séance du Comité exécutif du 20 juillet 2017, aucune modification des conditions salariales du président de la CAF n’a été discutée ou convenue par la Commission des rémunérations ou par le Comité exécutif
de la CAF. »

Le point 5 est lourd de sens

Mais, le coup de grâce reste certainement cette révélation portée au point 5. Elle est lourde de sens et de sous- entendus, puisque le président de la FRMF : « En outre, je peux également confirmer, sous réserve du paragraphe 3 ci- dessus, qu’aucune compensation salariale ni aucun autre bonus de quelque nature que ce soit n’a jamais été discutée ou décidée en faveur de M. Ahmad au sein de la Commission des rémunérations ou par le Comité exécutif de la CAF. » Une précision qui renforce la décision du Comité d’éthique de la FIFA, rendue contre Ahmad Ahmad, coupable aussi d’une gestion déloyale de son instance.

L’UAFA, sollicitée, ne répond pas !

Selon nos informations, l’ex-président de la CAF aurait sollicité plusieurs personnalités sportives dont l’ancien gestionnaire de la Fédération Algérienne de Football (FAF) et l’Union Arabe de Football (UAFA), pour témoigner en sa faveur. Elles avaient donné leur accord avant de se rétracter. La Oumra, offerte par Ahmad Ahmad avec l’argent de la CAF à plusieurs responsables africains, lui a valu d’être sanctionné, seul, sur la base des dispositions de l’article 20 du code de l’éthique de la FIFA. A ce propos, Lekjaâ indique dans son deuxième
témoignage, signée le même jour (21 février 2021) « être le président de la FRMF depuis 2014 » et affirme : « Je peux confirmer que le 8 mai 2018, j’ai reçu un courriel de Mme Sarah Kamel, assistante personnelle du président de la CAF, M. Ahmad, m’informant que M. Ahmad m’a invité à accomplir la Omra pendant la première semaine du Ramadan, du 19 au 24 mai 2018. Le départ de mon pays respectif aurait lieu le 17 mai et le retour le 25 mai. », atteste Lekjaâ qui confirme que l’invitation provenait bel et bien d’Ahmad Ahmad, sans préciser s’il avait effectué le déplacement ou pas.

Les documents qui enfoncent Lekjaa

Or sur le plan de vol établi à l’époque par la CAF, et dont Botola détient une copie, il est clairement inscrit que Fawzi Lekjaâ et Hani Abu Rida devaient rallier Riyad en jet privé, au départ du Maroc. Afin d’affaiblir encore plus la défense d’Ahmad Ahmad, qui avait affirmé qu’il s’agissait d’une invitation de l’Union Arabe de Football, dont le siège est à Riyad, Fawzi Lekjaâ conclut comme suit : « Je n’ai jamais reçu d’invitation personnalisée de l’Union des Associations Arabes de Football UAFA, pas même lorsque j’ai occupé un poste au sein de cette Association en tant que membre exécutif. », explique le président de la FRMF. Suffisant pour plomber le recours d’Ahmad
Ahmad au TAS et de faire ami-ami avec la FIFA et son président, Gianni Infanito.
NAZIM BESSOL

Bouton retour en haut de la page

Adblock détecté

S'il vous plaît envisager de nous soutenir en désactivant votre bloqueur de publicité