Équipe nationale

ALG : Le football DZ privé de lauriers européens ?

RACHID BELARBI

Le football algérien en avait pris l’habitude, ces dernières saisons, avec Riyad Mahrez et à un degré moindre Ismaïl Bennacer : Etre à l’honneur avec un titre majeur.

Cette saison risque, cependant, d’être très différente. Le départ du capitaine de l’EN vers l’Arabie Saoudite prive, en effet, le football DZ de lauriers dont il a commencé à prendre goût. Si l’ancien magicien de Leicester n’avait pas cédé aux sirènes saoudiennes, il aurait été concerné par le Community Shield anglais, disputé hier entre son ancien club et Arsenal. Toujours avec Manchester City, Riyad Mahrez aurait, également, pu être de la Supercoupe d’Europe, le 16 août prochain, face aux Andalous du FC Séville, au stade Karaïskakis d’Athènes, tout comme il aurait certainement été de la partie pour la conquête de la Coupe du Monde des Clubs. Or, son départ en Pro Saudi League qu’il découvrira sous le maillot d’Al-Ahli Djeddah l’en privera. Après avoir goûté aux délices de titres majeurs en 2016 (Leicester City), 2018, 2019, 2020, 2021, 2022 et 2023 (Manchester City), le champion d’Afrique des nations 2019 au Caire risque, dans cet ordre d’idées, de finir sans trophée pour la première fois depuis six ans ! A Al-Ahli, qui n’a plus remporté le titre national depuis 2016 et qui vient de revenir de seconde division, Mahrez ne sera, d’ailleurs, pas dans un club habitué aux consécrations puisque le championnat conquis à l’issue de la saison 2015-2016 n’est que le deuxième en 40 ans !

Al-Ahli, ce sont 2 titres en 40 ans !

Face aux mastodontes que sont Al-Hilal et Al-Ittihad, les chances de voir le club du capitaine DZ monter sur le toit du football saoudien paraissent très minces. Tout comme les chances de voir l’AC Milan d’Ismaïl Bennacer redevenir roi en Série A deux ans après la surprise de 2022 sous la coupe d’un Silvio Pioli qui avait, lui-même, du mal à y croire. Avec un Napoli, le champion sortant, qui a certes perdu son entraineur Luciano Spalletti, mais qui a réussi, jusqu’à présent, à garder l’ossature de l’équipe qui a marché la saison dernière sur la Série A, un Inter de Milan vice-champion d’Europe et qui semble plus affûté que jamais et une Juventus de Turin qui demeure un indémodable favori en dépit de tous ses problèmes institutionnels, le Milan AC de Bennacer ne semble pas en mesure de lutter pour la couronne italienne. Miser, alors, sur Ramy Bensebaïni parait, de fait, être l’issue la plus logique dans cette course aux pronostics. En rejoignant le Borussia Dortmund à l’intersaison, l’ancien défenseur du Paradou affiche clairement son ambition de mettre toutes les chances de son côté pour passer un nouveau cap.

Bensebaïni, l’exception ?

Pour avoir quitté le confort de Mönchengladbach et relevé l’immense défi de s’imposer au pied du fameux mur jaune, Bensebaïni a, à ce propos, gagné le droit d’être dans un club à l’ambition affichée. Coiffé au poteau, en toute fin de saison dernière, pour le titre en Bundesliga, le Borussia Dortmund offre toutes les garanties et coche toutes les cases pour être encore le plus féroce concurrent du Bayern Munich tout au long de 2023-2024. Après avoir soulevé la Coupe de France avec le Stade Rennais en 2019 et fait flotter le drapeau algérien au Stade de France, le natif de Constantine pourrait bien rééditer cette performance de l’autre côté du Rhin et inscrire le label DZ au palmarès d’une compétition majeure en Europe.

Aucune chance pour les «Français» ?

Et s’il ne faut se faire aucune illusion quant aux chances de Rayan Aït-Nouri et Saïd Benrahma de succéder à Riyad Mahrez au palmarès de la Premier League vu la carrure de Wolverhampton et la stature de West Ham comparativement aux géants du big 4 anglais, il est tout aussi vrai que ni Aïssa Mandi (Villarreal), ni Houssem Aouar (AS Rome) et Mohamed Farès (Lazio) ne sont dans des clubs qui paraissent en mesure de gagner la Liga espagnole ou la Série A italienne. En France, les chances de nos internationaux à Lille (Ounas et Zedadka), Nice (Boudaoui, Bouanani, Atal et Brahimi), Toulouse (Chaïbi) et autre Hadjam (Nantes) de gagner la Ligue 1 Uber Eats paraissent, à priori, toutes aussi minces avec la présence du Paris Saint-Germain et de l’Olympique de Marseille en favoris. Il restera à espérer un coup de génie ou de force en Coupe de France, comme l’ont réussi Bensebaïni (2019) et Chaïbi (2023), ces quatre dernières années. Transféré à Feyenoord Rotterdam, Ramiz Zerrouki a, de son côté, déjà eu un léger aperçu de ce que pourrait être la féroce concurrence des géants locaux, l’Ajax Amsterdam et le PSV Eindhoven dans la mesure où il a perdu face aux coéquipiers de Noa Lang, vendredi dernier, lors du trophée Johan Cruyff, l’équivalent de la Supercoupe locale.

RACHID BELARBI

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