Flamboyant contre Monaco, Saïd Benrahma est de nouveau en verve, comme il l’avait été avec West Ham, l’an dernier, à pareille partie de saison.
C’était la période faste de l’international algérien avant de devenir le second Algérien, après l’illustre Rabah Madjer, à soulever une Coupe d’Europe. De quoi (déjà) lui assurer une présence en juin au sein du groupe de Vladimir Petkovic ? Doublement décisif, dimanche soir, dans le choc entre l’Olympique Lyonnais et l’AS Monaco, l’international algérien a confirmé son excellente adaptation et sa montée en puissance depuis son arrivée sur le bord du Rhône dans les ultimes souffles du mercato hivernal.
Titulaire sur le flanc gauche d’une attaque à trois, Saïd Benrahma a, d’ailleurs, été l’homme qui a permis à Lyon de rester à flot après l’ouverture du score monégasque signée du capitaine Wissem Ben Yedder dès la première minute de jeu. Intenable dans son couloir, l’ancien de Brentford fera, ainsi, parler sa palette technique et son coup de rein à la 22ème minute pour déposer son vis-à-vis et servir dans d’excellentes conditions son capitaine, Alexandre Lacazette, qui n’a eu qu’à placer son plat du pied gauche pour reprendre le caviar de son coéquipier et rétablir l’équilibre au tableau d’affichage.
Il renverse Monaco (presque) à lui seul
En totale confiance, Benrahma mettra quatre minutes plus tard l’OL sur la voie du succès, en profitant d’un ballon qui trainait dans la surface pour placer une frappe du droit qui laissera pantois le gardien du onze de la Principauté au grand bonheur d’un Groupama Stadium en incandescence.
Si c’est seulement le deuxième but du natif de Aïn Témouchent en Ligue 1 depuis janvier et sa 2ème passe décisive également, son apport dans l’extraordinaire redressement lyonnais est sans commune mesure avec ses statistiques. Preuve en est, le site officiel du club septuple champion de France compte Benrahma parmi les trois meilleurs joueurs lyonnais du mois d’avril, derrière le buteur maison, Lacazette, et le milieu de terrain, Maxence Caqueret.
Parmi les meilleurs Lyonnais d’avril
L’autre indice de l’influence « positive » du vainqueur de l’UEFA Europa League Conference avec les Hammers, l’an dernier, réside dans le fait qu’avec lui dans le onze, l’Olympique Lyonnais n’a perdu que deux de ses dix matchs, auxquels il a pris part. Et encore, puisque c’était face aux deux représentants du football hexagonal en Ligue des Champions cette saison, à savoir le Paris Saint-Germain (4-1) et le Racing Club de Lens (0-3).
Bonifié par son passage à Londres, aussi bien en Championship qu’en Premier League, celui qui a été longtemps une simple doublure de Youcef Belaïli en sélection n’est qu’à un but et une passe décisive de son total à l’OGC Nice, son dernier club français de Ligue 1 avant Lyon. Or, il avait fallu 18 rencontres sur la Côte d’Azur à Benrahma pour avoir ces six contributions au compteur alors qu’il n’a, pour l’heure, disputé que dix matchs avec le maillot de l’OL sur le dos.
Devenir le 3ème Algérien sacré en 5 ans
Sur une courbe ascendante et une dynamique positive en championnat de France, compétition que le club de Pierre Sage espère conclure en trombe, avec une qualification européenne à la clé, Benrahma et ses coéquipiers pourraient, en parallèle, vivre une fin de saison 2023-2024 en apothéose et offrir à Lyon un premier trophée majeur depuis 2012. Qualifiés en finale de la Coupe de France, les Lyonnais défieront, ainsi, le PSG de Luis Enrique le 25 mai prochain au stade Pierre-Mauroy de Lille dans un choc aux enjeux chics. Saïd Benrahma aura, aussi et surtout, l’occasion de devenir le 3ème international algérien à soulever le prestigieux trophée en l’espace de cinq ans après Ramy Bensebaïni avec le Stade Rennais (2019) et Farès Chaïbi avec Toulouse (2023).
RACHID BELARBI.
