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CAN : Une CAN sous influenceurs et youtubeurs

LAFORDASSE

Dans le sillage de la Coupe du Monde de la FIFA – Qatar 2022, la CAN TotalEnergies – Côte d’Ivoire 2023 a ouvert ses portes grandes ouvertes aux influenceurs et autres youtubeurs pour donner plus de dimension, de visibilité et de nombre de vues à l’événement continental. Pour s’y faire, la Confédération africaine de football a ouvert sa plateforme des accréditations à plusieurs d’entre cette catégorie d’acteurs qui, désormais, feront partie du paysage médiatique et celui des réseaux sociaux qui prennent du terrain à une vitesse grand V. Ainsi, cela fait plusieurs années que le foot à l’ancienne a disparu, après l’intrusion de la démesure financière et médiatique, et durant ces quelques dernières années par les réseaux sociaux qui contribuent à le dénaturer, reléguant l’esthétique et la passion au second degré.

A la CAF, obtenir une accréditation de presse est devenue un véritable parcours du combattant puisqu’il faut passer plusieurs étapes – obstacles – pour y parvenir. S’inscrire d’abord sur une nouvelle plate- forme, entre le 14 octobre et le 24 novembre 2023 afin d’obtenir un compte sur le média Channel de cette institution. Puis attendre à ce qu’on vous donne la main pour espérer décrocher le fameux sésame pour faire le voyage pour la Côte d’Ivoire. L’instance africaine avait, dans un premier temps, imposé des quotas de 50 accréditations pour chaque pays dont la sélection était qualifiée pour la phase finale. Ce quota est dépassé, puisque l’Algérie a vu inscrire 311 demandes.

Devant ce chiffre vertigineux, la CAF avait sollicité la Fédération algérienne de football afin d’en réduire le nombre, mais cette dernière a refusé de contribuer à cet exercice. Elle a préféré céder la main à la CAF et à ses relais. Tout en demandant que le quota soit revu à la hausse pour essayer de contenter une grande majorité de représentants des médias. En réponse, la CAF aurait imposé un quota de 80 pour l’Algérie, avant qu’une chaîne TV étrangère, Canal+ pour ne pas la citer, ne donne l’information : un pays prend part à cette CAN en Côte d’Ivoire avec un personnel de plus de 150 membres dument accrédités. Un record dit-on.

En revanche, une quinzaine de journalistes et photographes algériens attendent depuis le début de la compétition leur « carte de travail ». La CAF a été sollicitée à plusieurs reprises pour régler cet épineux problème, mais elle a tendance à libérer le fameux badge au compte-gouttes, ce qui fait que jusqu’à la veille du troisième et dernier match de poule de l’Algérie, face à la Mauritanie, une dizaine de confrères sont toujours en rade. Cette situation a fait naître un sentiment de frustration et d’injustice, d’autant que des influenceurs se baladent partout, dans les mêmes espaces dédiés aux journalistes voire mieux (main-courante).

Par contre, d’autres journalistes accrédités mais qui ne se sont pas déplacés pour la couverture, ne sont pas remplacés par d’autres qui sont sur place. Décidément, il y comme des défauts. Des choses ne tournent pas rond dans cette histoire, alors qu’il s’agit de la fête du football africain où tout le monde doit être intégré, avec des procédures souples et non pas contraignantes. Une pro- blématique que les fédérations nationales et la CAF devraient examiner sérieusement, tout comme cette affaire de billetterie, en prenant en considération les réalités africaines du terrain, loin des petits-fours, de la clim des salons VIP et VVIP et du per-deam.
– LAFORDASSE

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