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ALG : Zetchi, un visionnaire qu’on tente de faire oublier

LA FORDASSE

A quarante-huit heures de la finale du CHAN-2022, un homme sera fort probablement oublié, comme ce fut le cas lors du match inaugural et de la cérémonie d’ouverture de cette compétition qui a été une très grande réussite. Lui, c’est Kheïreddine Zetchi, l’ex-président de la Fédération algérienne de football (à droite de notre photo en compagnie de du sélectionneur national Djamel Belmadi). Initiateur de ce projet, justement, du CHAN et visionnaire de surcroît, car sans lui toute cette cohorte de dirigeants ne se bousculeraient pas depuis plusieurs jours pour s’afficher, qui à côté de Motsepe, le président de la CAF, qui à côté de Sebgag, ministre de la Jeunesse et des Sports, voire même des walis. Des responsables du Comité d’organisation local du CHAN aux membres du Bureau fédéral, en passant par plusieurs diri- geants rompus aux expositions médiatiques, chacun veut se faire une place au soleil ou sous les feux de la rampe. C’est un peu légitime, sauf qu’en matière d’ingratitude et d’oubli, on ne fait pas mieux.

Après avoir été zappé, lors de la cérémonie d’ouverture, Zetchi le sera probablement également à la clôture. L’homme n’a rien demandé et ne demandera rien. Il a pris la décision de prendre ses distances de ce milieu du foot, qui lui a été hostile durant son mandat et ingrat après son départ, pour se consacrer aux affaires de l’académie dont il a la charge ainsi que d’autres projets structurants de son club. Et contrairement à certains anciens présidents, comme Charaf-Eddine Amara ou Mohamed Raouraoua, qui continuent à faire de la visibilité de manière directe ou détournée, Zetchi a préféré le contraire. Ni interviews, ni déclarations, ni réseaux sociaux, rien de tout ça. L’homme est resté tel qu’il a été et a vécu dans la discrétion et sur- tout le travail. Le travail qui paye.

Pourtant, le football algérien récolte actuellement les fruits de ses choix stratégiques. Si depuis 1990, l’Algérie n’a décroché aucun titre, l’élan donné par Zetchi s’est avéré payant aujourd’hui, avec une cinquième finale pour notre sport roi et trois sacres dans l’escarcelle en l’espace de quatre ans : CAN-2019 en Égypte, l’Arab Cup de la FIFA en 2021 et l’Arab Cup U-17 en 2022, en plus d’un titre au tournoi UNAF U-17 de 2021 et une finale de l’Arab Cup U-20 en 2020. Le choix de Madjid Bougherra, en 2020, par le duo Zetchi – Belmadi, s’est avéré aussi payant, malgré les critiques de l’époque, du genre quel expérience a-t-il ce Bougherra ? Pourquoi lui et pas un entraîneur local ? A-t-il une connaissance du joueur et du championnat locaux ? Et d’autres bla bla bla.

Devant une adversité sans foi ni loi, si ce n’est l’appât du gain, les excellents résultats sont là aujourd’hui, et ils sont nombreux à avoir changé de veste et de discours, louant le CHAN et ses bienfaits, alors qu’ils en pensaient le contraire, il y a si peu de temps. Bref, l’histoire est têtue et retiendra, malgré l’opportunisme des uns, et la désobligeance des autres que Zetchi a eu la main heureuse d’avoir candidaté pour le CHAN et fait le choix de Bougherra ainsi que la CAN- U17 dont le tirage au sort a eu lieu hier en présence des officiels de la CAF, à leur tête Patrice Motsepe, qui salua de nouveau l’Algérie et ses hommes pour la réussite du CHAN. Et Zetchi en fait partie. Alors n’est-il pas temps de le réhabiliter à l’heure de l’unisson ?

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