ALG : Une soumission aberrante et fatale qui mène au mur

Au lendemain de la participation catastrophique de la sélection nationale des U20 au tournoi Unaf de Tunis, où elle a terminé à la toute dernière place avec quatre défaites contre toutes les nations de cette zone (Tunisie, Maroc, Egypte et Libye), soit une première, malheureusement, dans l’histoire de cette catégorie, des langues commencent à se délier. Ce qui était perceptible et relevant du domaine de la rumeur s’est confirmé au fil des jours au sujet d’abord du choix de cette sélection qui n’aurait pas obéi à des critères techniques objectifs de per- formance, mais à une approche peu probable, pour ne pas dire populiste. En effet, selon certaines indiscrétions, le nouveau sélectionneur Yacine Manaâ, ancien entraîneur de l’équipe réserve du CS Constantine, se serait soumis à des ‘’directives’’ pour recomposer sa liste au nom de la notion qui n’a pas sa raison d’être « d’équilibre régional », tout en contentant certains médias influents, sans oublier les tuyaux du nouveau chargé de scooting des joueurs évoluant à l’étranger.

Imaginons un instant qu’en sélection d’Espagne, par exemple, des parties viennent exiger du sélectionneur et son staff de faire dans l’équilibre régional en retenant des joueurs de partout (Catalogne, pays Basque, Andalousie, Communauté de Madrid, Galice, …), et non pas les meilleurs éléments, même s’ils appartiennent à quelques grands clubs pourvoyeurs que sont le Real, le Barça, l’Atlético et d’autres. Imaginons également qu’on vienne imposer ou suggérer une liste à un Belmadi, ce serait vraiment le comble de la bêtise et de l’échec programmé. En acceptant cette posture, Manaâ ce serait tiré une balle dans le pied, même s’il peut pré- texter son installation tardive (à moins d’un mois de ce tournoi) et d’avoir hérité d’une liste établie par la Direction technique nationale, dont le premier responsable est aussi plus novice que novice en la matière. Le plus grave serait d’avoir refusé des joueurs issus de deux ou trois clubs ayant dans leurs rangs des académiciens, comme le Paradou AC, ou des jeunots formés dans les ex-académies de la fédération.

Ainsi, en faisant passer des intérêts sordides sur la représentativité nationale, de notre football et de son avenir, il s’agit-là, d’un acte plus que répréhensible. Une faute lourde qui mérite une sanction immédiate. A quelques mois du tournoi qualificatif pour la CAN des U20, la mission s’annonce d’ores et déjà délicate dans la mesure où les autres nations ont déjà pris de l’avance et que le capital construit à partir de 2027 est en train de s’évaporer. L’éviction sans ménagement des sélectionneurs des U20 et U17, Mohamed Lacette et Arezki Remmane, qui ont pourtant capitalisé de l’expérience et du vécu à l’image d’un Saïd Chiba sélectionneur des Lionceaux du Maroc. Or, ce dernier a été maintenu malgré deux finales perdues (Coupe arabe et CAN U17) et un quart de finaliste de la Coupe du monde, ce qui a permis un impact évident sur la continuité dans le travail chez ces sélections.

En d’autres termes, la fédération algérienne a tout intérêt à mettre à l’abri la DTN et les sélections de jeunes de toutes les influences et autres ingérences. Il est plus que nécessaire de l’inscrire dans un processus de travail stable et continu, basé sur le choix des meilleurs éléments et non sur des règlements de compte à la petite semaine. Point n’est besoin de se voiler la face, la formation académique (pour le moment !) est seule capable de combler les insuffisances et les incohérences de ce qui devrait se faire au niveau de nos clubs, tant que ce volet n’est toujours pas pris en considération selon les standards exigés et les compétences requises.
LAFORDASSE