Équipe nationale

ALG : Sélection, de nouvelles exigences ?

L’exil de son capitaine en Arabie Saoudite, le retour de son chouchou en Algérie et l’inactivité de son attaquant adoré risquent de faire réfléchir à deux fois Djamel Belmadi avant de dresser sa prochaine liste.

Connu pour être assez ferme lorsqu’il s’agit de mettre sur le flanc un de ses éléments, qui ne performe plus autant que voulu, le sélectionneur national ira-t-il jusqu’à modifier ses critères d’éligibilité afin de protéger son groupe et de permettre à certains tauliers du vestiaire de garder leur statut d’intouchables ? Ou ira-t-il jusqu’à reconsidérer sa position vis-à-vis de ces mêmes cadres qui ont récemment fait des choix de carrière qui ne favorisent pas vraiment une certaine idée du très haut niveau international ? Ce n’est un secret pour personne : Djamel Belmadi aurait assurément préféré voir Riyad Mahrez continuer à briller dans la folle intensité de la Premier League que d’aller monnayer son immense talent dans un championnat saoudien pas vraiment réputé pour le rythme élevé de ses rencontres. Mais maintenant que le quintuple champion d’Angleterre a franchi le pas et donné une autre tournure à sa carrière, son mentor en sélection ira-t-il jusqu’à le déclasser dans la hiérarchie et le traiter d’égal à égal avec les autres pensionnaires des différents championnats du Golfe ?

Mahrez ouvre la porte aux expatriés du Golfe

Au moment de dresser sa liste en amont des prochaines fenêtres internationales de la FIFA, Belmadi mettra-t-il en avant l’historique du joueur sous le maillot vert au moment de cocher son nom ou sera-t-il, au contraire, plus regardant sur son rendement et le niveau de la compétition dans laquelle il est engagé ? A ce jeu de comparaisons, il n’est, ainsi, pas certain que le meilleur joueur de Premier League en 2016 s’en sorte vainqueur, vu le nombre d’Algériens sélectionnables qui brillent au Moyen- Orient, à l’image d’un Yacine Brahimi qu’on dit, toutefois, black-listé. Riyad Boudebouz (Al-Ahli), Tayeb Meziani (Abha), Sofiane Bendebka (Al-Fateh), Farouk Chafaï (Damak), et Abdelkader Bedrane (Damak) bénéficieront- il d’autant de considération s’ils venaient à montrer un niveau qui en ferait des éléments sélectionnables ? A cette interrogation se joint, également, celle de savoir si les autres Algériens évoluant dans les autres champion- nats arabes de «bon» niveau, comme Kendouci (Al-Ahly du Caire), Zakaria Draoui (Wydad de Casablanca) et autre Abdennour Belhocini (Club Africain).

Belaïli, joueur «local» ou cadre privilégié ?

Le même questionnement d’ordre logique touche, en parallèle, Youcef Belaïli qui est revenu à la case départ, en redevenant un joueur de la Ligue 1-Mobilis. Après avoir traîné son spleen en Bretagne (Stade Brestois) puis en Corse (AC Ajaccio), le fantasque attaquant oranais est (presque) revenu au bercail, dans une ville qu’il connaît bien, Alger, et dans un championnat qu’il connaît tout autant. Pour avoir déjà émis des réserves sur le niveau du «joueur local» et sa capacité à enchaîner les performances de haut niveau sur le circuit continental, Djamel Belmadi risquerait de se contredire s’il venait à maintenir une confiance aussi aveugle en un joueur qui n’a plus fait son métier convenablement depuis six mois ! Aussi, faudra-t-il trouver des arguments très convaincants pour, éventuellement, justifier la présence de son habituel numéro 8 dans sa liste si d’autres joueurs de l’élite algérienne venaient à performer autant, voire à lui voler la vedette.

Slimani dessert son mentor

Ce serait, donc, un doux euphémisme de dire que Mahrez et Belaïli n’ont pas vraiment rendu service à leur patron technique, en ouvrant de telles brèches au moment où la sélection s’apprête à relever de sacrés défis nécessitant des joueurs en pleine possession de leurs moyens comme la Coupe d’Afrique des Nations en Côte d’Ivoire (13 janvier -11 février 2024) et les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 (à partir du mois de novembre). On pourrait même dire que vu la place de choix qu’il occupe auprès de Belmadi qui l’a tellement mis en avant pour battre le record d’Abdelhafid Tasfaout, l’avant-centre, Islam Slimani, l’a tout autant desservi. Il faudrait, néanmoins, attendre la prochaine conférence de presse, début septembre, pour en savoir davantage, le coach national étant connu pour ne pas « se faire » dicter sa démarche. Ni ses choix.

RACHID BELARBI

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