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TUN : Wadie Jary a-t-il piégé Infantino ?

LAFORDASSE

L’étau se resserre autour du sulfureux Wadie Jary, président de la fédération tunisienne de Football (FTF). Depuis, les Jeux méditerranéens d’Alger en septembre dernier, il est en cabale à l’étranger. Selon l’avocat Taieb Bessadok, trois gros dossiers concernant des soupçons de corruption financière sont aux mains du pôle judiciaire économique et financier de Tunis. En septembre dernier, Wadie Jary a exposé à Paris sa situation au Président de la FIFA, Gianni Infantino qui a aussitôt réagi par un communiqué en forme de soutien dans lequel on peut lire : « Ce qui a été accompli par la Fédération tunisienne de football est exceptionnel, dans un pays où le football est très important. Il y a eu beaucoup de réalisations, notamment sur le plan de l’infrastructure… » Une salve inappropriée quand on sait que dans le continent africain, les infrastructures sportives sont la propriété exclusive de l’Etat.

La vraie raison de ce communiqué est arrivée le 24 octobre. La FIFA a envoyé un courrier à la FTF où il est question du rappel de plusieurs alinéas des articles 14 et 19 (voir : LE + D’INFOS) qui sonnent comme une me- nace, tout en exigeant une réponse de la FTF pour le vendredi 28 octobre 2022. Or, selon nos confrères tunisiens, Wadie Jary tente vainement de politiser le problème et il semble être isolé, son Bureau exécu- tif n’approuvant pas sa démarche. Plus encore, il aurait piégé le président de la FIFA. Le ministère des Sports est intervenu en tant que garant de la réglementation, puisque c’est le CS Chebba, membre de l’assemblée générale de la FTF, un club entré en dissidence depuis plusieurs saisons contre Wadie Jary et sa gestion qui a demandé un audit administratif et financier. Il est là, le nœud du problème.

Une demande refusée par le président de la Fédération tunisienne de football et membre du comité exécutif de la CAF, avant que trois tribunaux tunisiens ne donnent raison au CS Chebba et ne désignent des auditeurs. Mais, ces derniers ont été empêchés d’effectuer leur audit, selon une source proche du dossier. Le représentant du ministère des sports présent sur le plateau de Carthage -TV, a écarté toute ingérence et annoncé que le président de la FTF, fait l’objet de plusieurs enquêtes financières. Des investigations qui l’auraient poussé à tenter de négocier un deal avec la Présidence tunisienne.

Il aurait demandé des garanties pour retourner au pays et se serait engagé à démissionner après la Coupe du Monde-2022. Une proposition que les autorités auraient pris avec toute la distance néces- saire en lui expliquant qu’en tant que citoyen tunisien, il bénéficiait de la libre circulation tout en lui rappelant également l’indépendance de la justice. En somme, une affaire qui rappelle, un tant soit peu, celle du président de la Fédération camerounaise, Mohamed Iya qui malgré son statut a écopé de 15 ans de prison ferme en 2015 pour détournement de fonds public.
LAFORDASSE

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