
Avant même d’être installé dans ses nouvelles fonctions et présenté au grand public, le successeur de Djamel Belmadi sur le banc del’EN doit certainement mesurer l’ampleur du chantier auquel il doit s’attaquer.
Sa première urgence, éviter aux Verts d’être ridicules au tournoi FIFA dont les trois coups tonneront dans le ciel d’Alger dans 20 jours. La mission de Vladimir Petkovic débutera, forcément, au stade de la réflexion à propos des contours à (re)dessiner du Club Algérie. Marchera-t-il sur les pas de son prédécesseur ou prônera-t-il, au contraire, une rupture totale pour (re)bâtir sur de nouvelles bases à même d’être sûr d’avoir la manette de la gamme et pouvoir, pour ainsi dire, véhiculer ses propres idées et installer sa philosophie de jeu et ses règles de vie en commun dans un vestiaire qui a les mêmes habitudes depuis plus de cinq ans.
Pour ce faire, l’ancien patron technique de la Suisse doit, d’abord, trancher la question des trentenaires de la sélection. Or, à l’image de la communication de la FAF, celle de ces tauliers manque cruellement de relief puisque plus d’un mois après la sortie de route prématurée à la CAN ivoirienne, aucun d’eux n’a officiellement clarifié sa situation vis-à-vis de l’EN, entre volonté de continuer ou envie de s’arrêter.
Trancher le cas de cadres trentenaires
L’ancien entraineur de la Lazio de Rome aura, ainsi, comme dossier prioritaire à traiter, les cas de Youcef Belaïli (32 ans), Aïssa Mandi (33 ans), Riyad Mahrez (33 ans), Baghdad Bounedjah (34 ans), Sofiane Feghouli (34 ans), Islam Slimani (36 ans en juin) ou encore Raïs M’bolhi (38 ans) en perspective, justement, des importantes échéances des deux prochaines années, la CAN-2025 au Maroc et la Coupe du Monde 2026 aux Amériques. Afin d’aller de l’avant, le nouveau sélectionneur doit d’abord trouver les raisons qui ont freiné les ardeurs de cette EN au point de rester sur trois amères désillusions. L’incapacité de ces joueurs à amener le plus attendu d’eux et à tenir leur rang de cadres du vestiaire est, à ce sujet, une raison suffisamment forte qui explique, en grande partie, les deux éliminations successives des Verts dès le premier tour des CAN 2021 et 2023. L’âge n’aurait, ainsi, jamais été un souci si leur rendement sur le terrain de la vérité ne les avait pas trahis. Que dire alors quand leurs âges se situeront entre 34 et 40 ans au moment où l’édition marocaine de la CAN débutera en 2025 !
Rassurer les jeunes lieutenants
Nous l’écrivions dans ces mêmes colonnes au lendemain de la défaite face à la Mauritanie : Le vestiaire étant désormais habité par ce triple traumatisme qui risque fort de perpétuer cette culture de l’échec au cas où une véritable révolution de palais n’était pas enclenchée, le sélectionneur à venir gagnerait en « positivité » en ne comptant plus sur les symboles de cette triste ère (2022-2024). La proximité des échéances futures (CAN 2025 et Mondial 2026) l’oblige presque à responsabiliser dès la prochaine fenêtre internationale de la FIFA les jeunes loups que son prédécesseur Djamel Belmadi a déjà lancés dans le bain. Badreddine Bouanani, Rayan Aït Nouri, Farès Chaïbi, Jaouen Hadjam, Kévin Guitoun, Amine Gouiri, Houssem Aouar, Mehdi Léris, Ahmed Touba, Bilal Brahimi en attendant Yacine Adli et Rayan Cherki constituent, rappelions-nous, un exceptionnel vivier de jeunes loups aux dents longues qui peuvent apporter une plus-value certaine à l’EN.
Chasser le triple traumatisme
Avec de nouveaux leaders comme Ismaïl Bennacer, Ramy Bensebaïni, Youcef Atal ou encore Adam Ounas, les Verts auront, à n’en pas douter, très fière allure. Et c’est justement l’autre principale mission de Petkovic qui aura à sa portée de main l’une des plus talentueuses générations que le football algérien ait enfanté.
La proximité de la l’imminente fenêtre internationale de la FIFA et la programmation d’un tournoi relevé aura, d’un autre angle, la particularité de mettre directement le successeur de Belmadi dans le bain. Et quoi de mieux que des adversaires de calibre international pour entamer une nouvelle ère que l’on espère plus prospère. Petkovic pourra, à ce propos, profiter de cette opportunité pour redonner une âme à cette formation et lui offrir la possibilité de fermer la plaie de la CAN ivoirienne de manière à emmagasiner de la confiance en prévision du mois de juin et la suite des éliminatoires du Mondial-2026.
RACHID BELARBI