ALG : Le père du Mouvement sportif national est parti
AB. Lahouari

Le père du Mouvement Sportif National, Si Mohamed Baghdadi (Noredine) est décédé à l’âge de 86 ans, des suites d’une longue et douloureuse maladie. Il restera une référence de l’Histoire du sport national, en étant un acteur de premier plan. Après avoir été un athlète de haut niveau (en décrochant le titre de champion d’Algérie du 800 m et du 4×400 m), il a jeté les bases d’une administration moderne au sein du ministère de la Jeunesse et des Sports, où il a occupé, durant plusieurs années, le poste de secrétaire général. (ndlr- principal organisateur des Jeux Méditerranéens d’Alger en 1975).
Il a été le précurseur des académies et des centres de formation, toutes disciplines sportives confondues, en organisant, chaque été, des camps de sports mixtes à travers le pays. Les jeunes talents étaient regroupés dans ce que l’on appelait «la commune éducative» et un mois durant, ils s’adonnaient à leurs sports et suivaient des cours d’instruction civique. Travailleur infatigable, il a été appelé, à plusieurs reprises, pour jouer au pompier en dirigeant les institutions sportives les plus populaires, comme la Fédération algérienne d’athlétisme, le Comité olympique algérien, la Fédération algérienne de football et des associations, notamment de l’enfance.
Natif de Souk Ahras, parfait bilingue, amoureux et pas- sionné de littérature (professeur de lettres et écrivain), Si Mohamed Baghdadi a été membre du Conseil supérieur du sport en Afrique (CSSA), au sein duquel il était un de ses plus illustres animateurs. Ce sera, d’ailleurs, une de ses plus grandes déceptions. Le Congolais, Jean Claude Ganga, alors président de l’institution, l’avait désigné, lors de l’assemblée générale élective de Lagos, comme son successeur. Son élection ne faisait pas de doute, tant il était respecté par les dirigeants sportifs africains.
La veille du scrutin, un ordre venu d’Alger demandait à Hamid Oussedik, membre de la délégation, de retirer la candidature algérienne. «Ce fut la décision la plus difficile de ma vie», dira-t-il. On saura plus tard que le Président de la République d’un pays africain avait sollicité les autorités algériennes … Au revoir Si Mohamed avec notre fameux cri de ralliement : «Heff le vent !»
– AB LAHOUARI