ALG : Le black friday de Youcef Belaïli

C’est à croire qu’il ne changera jamais ! Au moment où la FAF rendait public la liste des Verts concernés par le stage de la rentrée, Youcef Belaïli était impliqué dans un fait divers qui risque, cette fois-ci, de le bannir définitivement des plans à venir de Djamel Belmadi.
Un scandale, un autre ! Alors que la mémoire collective locale est encore lourde de sa frasque nocturne à Aïn Turck, rapportée dans ce même espace dans notre édition du lundi 31 juillet dernier, la nouvelle tête d’affiche du Mouloudia d’Alger s’est rendue coupable, dans la nuit du jeudi au vendredi, d’un grave dérapage disciplinaire dont le tout-Oran a longuement débattu, ce week-end. Les réseaux sociaux s’étaient, d’ailleurs, rapidement emparés de « l’affaire » et le tribunal numérique n’a pas tardé à dégager deux variantes opposées : ceux qui condamnaient immédiatement le joueur et ceux qui tentaient de minimiser l’affaire ou de la nier carrément. Or, une vidéo d’un peu plus d’une minute, que Botola a pu consulter, circule depuis sous la table et montre claire- ment les « dégâts matériels » causés par cette nuit agitée dont Youcef Belaïli a été le héros malheureux dans l’une des tours en verre, appelée communément résidence Mobilart à Oran.
Il avait pourtant raté son vol
Et s’il est difficile de prouver que le champion d’Afrique des nations 2019 est celui qui alluma la mèche de cette sanglante bagarre, impliquant deux clans rivaux, personne ne peut nier son passage dans les locaux de la police, plus précisément à la sûreté de wilaya en ce vendredi 1er août 2023. La veille, la jour- née avait d’ailleurs mal com- menacé pour l’ancien joueur de l’Espérance de Tunis. Devant rentrer à Alger, après la fin du stage avec le Mouloudia d’Alger en France, Youcef Belaïli avait, en effet, raté son avion pour des rai- sons « personnelles ». Grâce au concours d’un des responsables du Doyen, il parvint finalement à embarquer sur le vol de la mi-journée à destination d’Alger. Sitôt sorti de l’aéroport de la capitale, le fantasque droitier embarque- ra illico presto dans un véhicule loué avec chauffeur qui le déposera à … Aïn Defla où l’un de ses frères l’attendait après avoir effectué plus de la moitié du chemin entre Oran et Alger pour le ramener à la maison. Mais au lieu de profiter de ces moments de détente pour se reposer de la charge de travail effectuée en stage à l’étranger, Youcef Belaïli organisera une fête d’anniversaire dans un luxueux appartement dans l’une des tours Mobilart, située face à la mer, à Oran est.
A l’origine, un regard, un sourire puis une bagarre
La fête battait son plein au 1er étage quand l’actuel sociétaire du MCA avait croisé, au balcon dit-on, le regard d’une jeune fille, elle aussi au balcon d’un appartement au 4ème étage. Un sourire puis quelques mots échangés avec cette demoiselle, qui serait une vieille connaissance, aurait, cependant, fini par agacer son accompagnateur, le fils d’un ancien wali. Les esprits se sont vite échauffés pour transformer une simple dispute langagière en une gigantesque bagarre avec armes blanches entre deux clans, chacun ayant fait appel à sa « bande ». Les dégâts matériels sont conséquents. Le fils de cet ancien édile a alors recouru au service d’ordre. L’arrivée des forces de l’ordre a fini par restaurer le calme dans cette résidence, quelques-uns des fauteurs de trouble ayant été embarqués, dont Youcef et son frère, Farid.
Plainte retirée et affaire classée
L’on craignait alors le pire pour l’enfant terrible du football algérien, d’autant plus que les accusations étaient graves et que l’état dans lequel il a été embarqué ne laissait aucun doute sur son mode de vie souvent décrié. Il fut, cependant, libéré vers 20h, vendredi, alors que son frère Farid, qui a tenté de tout assumer devant les hommes de loi pour que son frère aîné s’en tire, a été relâché un peu plus tard. Il était même convenu de voir la fratrie passer devant le juge, dimanche matin. Les plaintes pour coups et blessures volontaires et détérioration de biens d’autrui ont, finalement, été retirées par la partie plaignante après une médiation et une réconciliation, à l’issue de laquelle tout le monde s’est, apparemment, sorti à bon compte. Restent, toutefois, cette nouvelle impression d’immense gâchis et cette étiquette mille fois méritée d’incorrigible tête brulée qui colle à la peau de Youcef Belaïli qui aura, disons-le tout de go, évité de justesse de passer par la case prison cette fois-ci.
RACHID BELARBI