La finale retour de la Coupe de la CAF, remportée par l’USM Alger (1-2/0-1) face au Young Africans, au stade du 5-Juillet, samedi dernier, a fait remonter à la surface des tractations restées jusqu’ici secrètes. Mediapro, partenaire exclusif de la Confé- dération africaine de football (CAF) après la rupture du contrat à 1 milliard de dollars, garanti jusqu’en 2028, avec le groupe français Lagardère en 2019, par la précé- dente administration, produit l’ensemble des compétitions de l’instance panafri- caine. Cette dernière a, comme l’avait fait le groupe Lagardère bien avant elle durant des années, établi un cahier des charges que la quasi-totalité des pays africains ne peuvent satisfaire.
Le niveau d’exigence, notamment en termes de matériels, oblige les pays hôtes des compétitions de la CAF à recourir sys- tématiquement à Mediapro. Un monopole qui ne dit pas son nom, mais qui permet à la CAF de posséder «la maîtrise, une meil- leure qualité et une certaine cohérence », selon un responsable de l’instance. La polémique née du dernier bras de fer, entre l’EPTV et Mediapro, va au-delà des prérogatives du propriétaire de la compé- tition et du diffuseur national, propriétaire du signal. Selon nos informations, Media- pro, qui avait été sollicité déjà pour les Jeux méditerranéens d’Oran 2021, puis le CHAN-2022 et la dernière CAN-U-17, a été approché par un opérateur algérien dès l’automne 2022.
Une réunion a même été tenue avec le se- crétaire général de la FAF, Mounir Debbichi, l’intermédiaire algérien, et un représentant de Mediapro, au siège de la Fédération, au début du mois d’octobre dernier. La discussion concernait principalement l’intégration de la Vidéo assistance referee (VAR) dans le championnat national, un projet toujours en souffrance à Dely Ibrahim malgré les multiples annonces. Mais depuis la dégradation des relations entre Mediapro et l’EPTV, ce projet, qui se chiffre à plusieurs centaines de milliers d’euros par an, voire en millions, a pris du plomb dans l’aile.
De ce fait, l’opérateur algérien a été convoqué, mardi, au siège de la Fédération, alors que plusieurs membres de l’instance fédérale ont dû rendre des comptes, ces derniers jours. «Comme c’est l’opérateur qui a introduit Mediapro et le représentant portugais à Dely Ibrahim, la FAF a souhaité éclaircir certains points», a précisé une source proche de la Fédération. Une façon de s’en laver les mains et de brouiller les pistes pour le secrétaire général de la FAF, qui les avait reçus dans son bureau durant les préparatifs du CHAN-2023.
