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AFR : Le document qui fait trembler la FIFA et la CAF (Exclusif)

NAZIM BESSOL

La Fédération zambienne de football (FAZ), présidée par Andrew Kamanga, souhaite revenir à un Comité exécutif de la Confédéra- tion africaine de football (CAF), plus rationnel et surtout moins coûteux pour l’instance. Elle a transmis au secrétariat de la CAF une proposition dans ce sens « pour inclusion dans l’agenda de la prochaine assemblée générale de la CAF, qui se tiendra à Arusha en Tanzanie, le 10 août 2022». Un projet détaillé auquel BOTOLA a eu accès. PAR NAZIM BESSOL

Et ce n’est pas tout, puisque le pro- jet, porté par la Fédération zam- bienne de football, vise même à instaurer une meilleure représen- tativité des six zones de la CAF (Nord, Sud, Ouest A, Ouest B, Centre et Est) au niveau du Conseil de la FIFA. Cette proposition, mentionnée au début du document, et maintenant qu’elle a été inscrite à l’ordre du jour de la prochaine réunion statutaire de la CAF, la FAZ devra la défendre et l’expliquer aux membres de l’assemblée générale de la CAF, qui décideront de le soumettre ou pas au vote. La proposition permet à chacune des zones d’avoir « un (1) membre chacune au Conseil de la FIFA, plus un membre féminin, réattribuant ainsi les sept sièges actuels. » Une démarche qui vise à annuler les réformes initiées par l’ancien pré- sident de la CAF, Ahmad Ahmad, qui avait été suspendu par le Comité de l’Ethique de la FIFA, à quelques mois de la fin de son mandat sans pouvoir briguer un deuxième. Ce dernier, avait, dès son installation à la tête de l’instance, entrepris une série de réformes contenues dans son programme, mais dont l’efficacité reste à prouver.

Une assemblée générale (bis) sans efficacité

L’une des plus importantes était de faire passer le Comité exécu- tif de la CAF d’un président et 13 membres à un président et 20 membres. Un chiffre qui fait de l’organe exécutif de l’instance une sorte d’assemblée générale bis, avec près de la moitié des Associations membres qui y siègent. Une augmentation qui a aussi un coût estimé par la FAZ à 12,5 millions de dollars par an, soit environ 50 millions sur un mandat plein, alors que la CAF traverse un cycle de « déficit chronique», selon le Maro- cain Fawzi Lekjaa (président de la Commission des finances). Or, mis à part le fait qu’elle garantissait une certaine fidélité et allégeance de ses membres, qui représentent 41% de l’AG, la réforme, portée par Ahmad Ahmad, n’a dans les faits apporté aucun plus au fonctionne- ment de la CAF. Bien au contraire, elle s’est transformée en gouffre financier, puisque les indemnités et frais de voyages de ses membres ont explosé.

Revenir à un Exécutif à 13 membres

Andrew Kamanga propose de reve- nir à une représentativité équilibrée des 6 zones de la CAF. « Repré- sentation des six (6) zones pour avoir deux (2) membres chacune au Comité exécutif de la CAF, plus le président de la CAF, ce qui fait que le nouvel Exécutif comptera treize (13) membres. La zone de laquelle sera issue le membre féminin élu ne conservera qu’un seul siège, car chaque zone ne peut avoir que deux membres au Comité exécutif.», détaille le document auquel a eu accès BOTOLA. En plus, les six (6) présidents des unions zonales sont désormais autorisés à assister aux réunions du Comité exécutif de la CAF, créant ainsi un scénario dans lequel une réunion de « l’Exécutif de la CAF comptera trente-et-un (31) membres. Dans cette configu- ration, le Comité exécutif comptera 57% des membres de la CAF et devient de facto quasiment une as- semblée générale bis. Toutes choses qui contreviennent aux pratiques de « bonne gouvernance », puisque le Comité exécutif de la CAF est supposé être responsable devant l’assemblée générale, à laquelle il rend compte », regrette la FAZ dans son document, en incluant les deux Conseillers du président de la CAF et son Secrétaire général pour arriver à 31 membres.

Un équilibre de représentativité par zone

Concernant la représentation des Africains au Conseil de la FIFA, la CAF avait opté pour trois grou- pements linguistiques (un franco- phone, un groupement arabophone, lusophone et hispanophone) et le groupement anglophone en plus d’un représentant féminin. Une première tentative de rééquilibrage, alors que la zone Nord, composée de 5 membres, avait deux sièges à la FIFA. Comme pour le Comité exé- cutif de la CAF, la FAZ opte pour la carte de l’équilibre de la représen- tativité par zone. C’est en ce sens qu’elle propose la : « représenta-tion des six (6) zones pour avoir un (1) membre chacune au Conseil de la FIFA, plus un membre féminin, réattribuant ainsi les sept sièges actuels. » Enfin, toujours au chapitre de la gouvernance, la FAZ propose de réduire le nombre de vice-prési- dents qui est passé à trois, en 2017, avant d’être porté, récemment, à 5 avec l’inclusion du Camerounais Seidou Mbombo Njoya, qui n’avait plus de fonction officielle dans son pays depuis l’annulation de son élection par le TAS et sa défaite face à Samuel Eto’o. Un cas simi- laire à celui de l’Égyptien Hani Abu Rida qui a réussi à garder son siège à la FIFA pour un second mandat, même s’il n’occupe, lui non plus, aucune fonction officielle dans le football en Égypte depuis sa dé- mission de la tête de la Fédération égyptienne, en 2019. Une situation que la proposition tanzanienne compte corriger.

Réduction des coûts de fonctionnement

La troisième suggestion de la Fédé- ration zambienne propose « l’élection, par le congrès de la CAF, de deux vice-présidents, l’un en charge des finances et l’administration et l’autre du développement et de la gestion du football. Les zones des- quelles sont issus les deux (2) vice- présidents élus conserveront un seul siège chacune, puisqu’une zone ne peut avoir que deux membres au Comité exécutif. » Il s’agit, donc, d’une réforme motivée par une « re- présentation équitable des membres de la CAF suivant les zones au sein du Conseil de la FIFA, du Comité exécutif de la CAF, des Commis- sions permanentes de la FIFA et de la CAF », indique le document. Elle participe aussi à la « réduction du coût de fonctionnement et de ges- tion des dépenses de la CAF, en ce qui concerne le Comité exécutif et les Commissions permanentes de la CAF. » Plus encore, elle offre une « structure de gouvernance amélio- rée pour le Comité exécutif dans sa nouvelle configuration. » Le tout afin de trouver une « efficacité dans la prise de décision au profit des membres de la CAF », souligne la même source, qui vise clairement à mettre fin à la gouvernance par la redistribution quasi sans limite des ressources financières de l’instance.

NAZIM BESSOL

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