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ALG : Ça patine à la FAF !

Djamel Ouaglal

Presque deux semaines après la fin de l’idylle avec Djamel Belmadi, la Fédération algérienne de football n’a pas avancé d’un iota dans sa quête d’un crédible successeur à la tête des Verts. Eclairage. 

Six semaines avant la fenêtre internationale du mois de mars et le très attendu tournoi amical organisé sous l’égide de la FIFA, l’EN est plus que jamais à la croisée des chemins. «Si le mensonge prend l’ascenseur, la vérité prend l’escalier», dit le célèbre adage populaire. Passé ce qu’il convient de qualifier de courte période fantaisiste, au cours de laquelle quelques noms et non des moindres avaient été balancés pour être cueillis par la rue, comme ceux des illustres Zinedine Zidane, José Mourinho ou encore Hervé Renard, la réalité a fini par rattraper ceux qui gèrent les affaires du football national. Aucun nom vrombissant n’est venu négocier son contrat au siège de la FAF, à Dely Brahim, comme aucune icône du management mondiale n’a pris la pose, serrant la main de Walid Sadi, pour immortaliser un accord à propos de la barre technique de l’EN. Il serait, d’ailleurs, assez hâtif d’évoquer un quelconque successeur à Djamel Belmadi au moment où lui-même n’a pas encore officiellement rompu sa relation de travail avec l’instance fédérale.

Belmadi, rien n’est fait

Il serait même assez naïf de croire que l’architecte du sacre continental de 2019 accepterait aussi facilement de rendre la vie simple au bord de la FAF après avoir essuyé tant de coups bas sous la forme de fuites dans les médias, visant uniquement à le discréditer et à lui attribuer le mauvais rôle dans cette fin en queue de poisson. Après avoir fait le dos rond, l’ancien joueur de l’Olympique de Marseille compte bien riposter, rétablir certaines vérités pas toujours bonnes à entendre et faire en sorte de faire «payer» au président de la FAF sa stratégie post-élimination de la CAN. D’autant plus que ne connaissant que trop bien la connexion médiatico-politique de l’axe Alger-Doha, Djamel Belmadi ne lâchera pas l’affaire si facilement, ce qui tend à compliquer davantage la mission de Walid Sadi en cette période charnière pour la sélection nationale qui passera par un tournoi international en mars prochain avant de replonger dès l’entame du mois de juin dans les éliminatoires de la Coupe du monde 2026 avec deux rencontres en une semaine, face à la Guinée et l’Ouganda.

Sans profil, ça navigue à vue

Outre ce temps pris à résoudre un problème contractuel, qui aurait pu être traité différemment si Sadi ne s’était pas trop précipité en faisant fuir un accord à l’amiable qui n’en était pas un et des détails financiers qui devaient restés dans le domaine du secret professionnel, la FAF patine maladroitement dans sa rechercher d’un entraîneur de gros calibre. A défaut de rechercher un profil particulier, la Fédération revisite certains « classiques » qui rappellent les heures sombres de la gestion du football d’élite en Algérie, pour, au final, n’en récolter que des retours négatifs. De Zizou, à Madjid Bougherra, en passant par Vladimir Petkovic, Amir Abdou et autre Branko Ivankovic puis en repassant par Hervé Renard, Carlos Quieroz et même Vahid Halilhodzic, la FAF de Walid Sadi lâche presque quotidiennement un nouveau «profil» aux antipodes des caractéristiques de celui de la veille !

Et maintenant Ivankovic !

Cette démarche boiteuse, flirtant avec un populisme qui n’a pas sa place à ce niveau de la réflexion, laisse vraiment croire qu’aucune feuille de route, encore moins de semblant de portrait-robot n’a été préparé en haut lieu, laissant la rumeur et les sautes d’humeur gérer un dossier d’une extrême importance pour la vitrine la plus exposée du sport-roi national, sa sélection A. De là à dire qu’il fallait laisser passer l’orage du lendemain de l’élimination, faire pencher le rationnel plutôt que le passionnel en pareilles circonstances et ne pas se précipiter à annoncer les sanctions sans avoir déjà les solutions sous la main, il y a là une grande enjambée que Walid Sadi a été incapable de réussir. D’où le sentiment d’une précipitation doublement dangereuse qui règne actuellement à la FAF.

DJAMEL OUAGLAL

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