
La sélection nationale algérienne féminine, conduite par le maître tacticien Farid Benstiti et son staff, a quitté samedi la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2024, qui se poursuit au Maroc, au stade des quarts de finale. Un niveau jamais atteint auparavant par le football féminin algérien qui compte désormais six participations à la phase finale de la CAN et un titre tout de même, que beaucoup oublient d’ailleurs, à savoir la première Coupe arabe des nations, en 2006.
L’heure n’est pas pour se lamenter sur cette séance des tirs au but, qui aurait pu sourire aux Vertes si l’une des meilleures joueuses de la sélection, Marine Dafeur (31 ans), et la révélation et défenseure Inès Belloumou (24 ans) n’avaient pas raté leurs essais respectifs. L’instant n’est pas également pour s’attarder sur des faits extra-sportifs vers lesquels certaines parties ont voulu entraîner les joueuses et leur entraîneur en pleine compétition et en phase de grande concentration.
Il est, par contre, légitime de se poser de réelles questions sur ce que sera l’après- CAN pour notre sélection nationale en particulier et le football féminin algérien en général. L’absence du directeur technique national, Ali Moucer, au Maroc, pour suivre de tout près la sélection et plonger dans l’environnement du foot féminin africain, demeure une véritable interrogation.
Au-delà de la performance en elle-même, qui est à saluer doublement que ce soit par rapport au choix du sélectionneur Farid Benstiti, en décembre 2022, par l’ex-président de la Fédération algérienne de football, Djahid Zefizef, ou bien par la démarche adoptée par le coach national pour construire plus qu’une équipe, une dimension et une dynamique, on se demande toujours : quel serait l’apport de la fédération à travers la DTN pour un développement réel du football féminin ?
Il y a trois mois, la présidente de la commission de football féminin, Nedjma Derradji, a présenté, lors d’une réunion du Bureau fédéral (30 avril 2025), un plan d’action du football féminin sur les quatre prochaines années. Seulement, ni la fédération ni la DTN n’ont communiqué sur ce sujet, mis à part les quelques mesures prises en faveur du football féminin, comme la restructuration du championnat de la L1 féminine, qui passera de 12 à 14 clubs à partir de la saison 2025-2026, dans la perspective d’augmenter le temps de jeu des joueuses ; la mise en place d’un Festival annuel des U-13 ; ou bien la réduction de 50% des frais de formation FAF 1, FAF 2 et FAF 3 pour les candidates féminines.
Mais est-ce suffisant pour un football féminin qui a besoin d’une massification de la pratique et d’une stratégie de formation soutenue pour permettre à un grand nombre de joueuses d’accéder à un plus haut niveau et d’être injectées en sélection, où durant la CAN-2024, seule Wassila Alouache a fait figure de joueuse locale parmi une sélection composée essentiellement de footballeuses issues de l’immigration. Et qui sont toutes à féliciter pour leur parcours et leur engagement. Cela dit, il est certain qu’il s’agit là d’une équipe d’avenir. Et, c’est aussi une académie pour le football féminin. Mais qui y pense vraiment ?
– MALIK MOHAMED