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Sélectionneur, première difficulté pour la FAF

Après deux ans d’échecs entrecoupés de traumatismes indélébiles et d’espoirs déçus, la sélection nationale est en passe de changer de patron.

Comme en pareille circonstance, des noms prestigieux sont évoqués, des CV dépoussiérés sont réactualisés et des pistes assez farfelues faussent le débat autour de l’identité du futur sélectionneur. Après le coup de pub de l’annonce de Zinedine Zidane pour succéder à Djamel Belmadi, une option irréaliste en raison des objectifs de l’ancien numéro 10 de l’équipe de France, le patron de la Fédération algérienne de football (FAF), Walid Sadi, revient un peu à la réalité. Une première piste menait, ainsi, directement à Hervé Renard, mais ce dernier ne pourra aucunement venir en ce moment même si le challenge Algérie l’intéresserait bien en off.
Tenu par un objectif avec les Bleues en prévision des Jeux Olympiques -2024 que la France va abriter l’été prochain, l’option Renard est systématiquement éliminée, donc, il fallait chercher ailleurs. Un éternel recommencement ? Tout porte à le croire, si l’on se réfère aux premières fuites émanant de l’institution de Dély Brahim. Passé le temps de la fiction qui octroya à Walid Sadi le rôle de super héros capable de convaincre Zinedine Zidane de succéder à Djamel Belmadi, deux pistes plus « réalistes » semblaient tenir la corde ces dernières quarantehuit heures. A défaut d’avoir l’attractivité nécessaire pour intéresser l’ancien coach du Real Madrid et icône de l’équipe de France, la FAF s’est redirigée plus sagement vers celui qui tient les rênes de la même EDF, mais dans sa version féminine. La première piste menait, ainsi, directement à Hervé Renard.

La fiction ZZ et le veto de la FFF

Candidat idéal avec son CV en béton armé, son charisme et son sens de la formule, le double champion du continent avec la Zambie (2012) puis la Côte d’Ivoire (2015), le technicien français ne put, toutefois, se libérer de ses engagements avec les Bleues. Priorité absolue des Eléphants après le départ de Jean-Louis Gasset et avant le choc effrayant face au Sénégal, Renard n’a même eu le temps de réfléchir à la meilleure façon de filer un coup de main à ses anciens poulains que son président, Philippe Diallo, avait opposé un niet catégorique.
Le nouveau patron du football français ne fera pas exception pour l’Algérie et ne signera pas la résiliation de contrat de son sélectionneur cinq mois avant les Jeux Olympiques de Paris, objectif principal de l’Equipe de France féminine. S’il n’a rien voulu entendre pour une courte mission de quelques jours en pleine CAN, inutile d’insister pour un mandat plus long qui embarquerait la FFF dans une vraie course contre la montre dont il n’a nullement besoin à quelques encablures des JO 2024. Reste, en parallèle, l’option du neuf avec du vieux, avec cette hypothèse de revoir Vahid Halilhodzic reposer pied à la FAF après y avoir été moqué par l’ancien maître des lieux et parrain de l’actuel, Mohamed Raouraoua.

Du neuf avec le vieux ?

Car s’il a été le seul président de fédération qui ne l’a pas limogé après avoir qualifié sa sélection nationale à une Coupe du Monde, comme cela s’était (mal) passé avec la Côte d’Ivoire (2010), le Japon (2018) et le Maroc (2022), l’ancien président de la FAF a tout fait pour écourter le séjour dudit technicien à la tête des Verts en lui mettant dans les roues un certain Christian Gourcuff.
A presque 72 ans, coach Vahid n’a, en outre, plus posé pied dans un vestiaire depuis son limogeage par la FRMF, début août 2022, ce qui n’est, certes, pas un long bail, mais qui renseigne un tant soit peu sur le manque d’intérêt pour ce personnage assez difficile à gérer. Evoqué un duo Halilhodzic-Bougherra a par ailleurs, le mérite de constituer un alliage entre le passé et le futur. La trop grande proximité entre le second nommé et Belmadi risque, cependant, de constituer un frein à l’idée de renouveau tel qu’imaginé et imagé par Walid Sadi.

Quel profil idéal ?

La nécessité de désigner un successeur « crédible » à Djamel Belmadi implique, de fait, que le candidat idéal présente un pedigree plus racé que le champion d’Afrique 2019, qu’il maîtrise mieux sa communication, qu’il dégage « quelque chose » de charismatique et qu’il soit incollable sur l’Afrique du football et ses contraintes subsahariennes. Et s’il pouvait, au passage, avoir déjà « vécu » une CAN ou un Mondial, ce serait un avantage certain qui compterait autant que sa maîtrise de la langue française, principal canal de communication dans un vestiaire à majorité binationale. Tout un programme, en somme, pour le président de la FAF qui sait pertinemment qu’il sera impitoyablement jugé sur ce « profil » qui constitue son plus gros et véritable challenge depuis son arrivée sur le trône.

DJAMEL OUAGLAL

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