
Toujours aussi important à Wolverhampton, Rayan Aït-Nouri a reculé d’un cran sur le terrain, avant-hier, à Londres, pour une victoire éclatante chez Fulham.
Un replacement qui devrait lui être bénéfique en sélection. Cela fait assez longtemps que l’on n’avait pas vu Rayan Aït-Nouri aussi près du but … de son équipe ! Pour le déplacement dans la capitale anglaise où les Wolves se sont imposés avec l’art et la manière à Craven Cottage (1-4), l’entraîneur Gary O’Neil a, en effet, décidé de faire revenir l’international algérien à son poste originel de latéral-gauche. Ou plutôt d’un arrière dont la mission première est surtout de défendre, sans trop s’embarquer dans des chevauchées et des raids offensifs en désertant sa zone.
Aligné à gauche, dans une défense à trois, Aït-Nouri a, ainsi, réussi une très belle prestation, défendant avec aisance sans trop s’aventurer dans la moitié de terrain de Fulham, ce qui change énormément de ce qu’on avait l’habitude de voir avec l’ancien Troyen. Utilisé plutôt comme un milieu gauche, de coutume, dans un 3-4-2-1 comme récemment face à Brighton (2-2), Crystal Palace (2-2) et Southampton (2-0) ou même dans un 3-5-2 comme face à Manchester City (défaite à domicile 1-2), l’Algérien a, cette fois-ci, été membre d’un trident défensif inédit avec Toti Gomes, habituellement aligné comme latéral-gauche et Mario Lemina, le milieu de terrain et capitaine, replacé à la surprise générale comme axial chargé de couvrir le flanc droit.
En défense centrale avec Lemina
Une défense hybride qui a donné entière satisfaction au manager O’Neil, comme il l’a très clairement affirmé à l’issue de cette éclatante victoire à Londres. «C’est probablement l’une de mes victoires préférées de toute ma carrière d’entraîneur. Il a fallu beaucoup de courage et de caractère. Chacun des joueurs a réussi à élever son niveau et à faire un travail incroyable. Il y a eu des buts fantastiques, une défense très courageuse et acharnée, et c’est quelque chose que les joueurs méritent, parce qu’ils ont travaillé dur et que les choses n’ont pas trop tourné en leur faveur jusqu’à présent», affirmait fièrement le tacticien anglais de 41 ans. Pas avare en éloges à propos de son capitaine Lemina, auteur d’une « excellente performance en défense centrale », Gary O’Neil a également loué la prestation de Rayan Aït-Nouri, entre autres éléments auxquels il a confié des missions différentes qu’ils ont assurées avec succès.
O’Neil : « Une performance de haut niveau ! »
«Je pense que c’était une vraie performance de haut niveau, et ce n’est pas facile à faire au plus haut niveau, quand on vous met dans un poste auquel vous n’êtes pas habitué. Il y a eu tellement de bonnes performances, il semble mal de trop parler d’individualités, car on pourrait continuer indéfiniment : João Gomes, Rayan, Toti Gomes ! Toti est notre arrière gauche numéro un et il a juste dû jouer en demi-centre avec Mario Lemina et n’a pas fait un seul faux pas», se félicitait l’ancien international espoir anglais. Un changement de poste(s) qui a porté bonheur aux Wolves et que le staff technique de Fulham devrait maintenir à l’occasion du prochain match en Premier League, samedi prochain au Molineux Stadium pour la réception de Bournemouth (16h).
Un profit pour les Verts et Petkovic
Impeccable dans ses tâches défensives mais pas très en vue offensivement parlant, Rayan Aït-Nouri sera, donc, face au sacré défi de contenir ses « pulsions » et de se contenter de faire le job sans mettre en péril l’équilibre de son équipe. Reste, maintenant, à savoir s’il va s’épanouir autant dans ce nouveau rôle assez ingrat alors qu’il avait l’habitude de gambader sur son flanc gauche, de dribbler et de se faire plaisir au cœur de l’entrejeu ! Seule certitude, s’il est maintenu par Gary O’Neil à cette position dans une défense à trois, voire même à quatre, le natif de Montreuil arrivera en sélection, en mars prochain, avec de réelles certitudes, de meilleurs repères et un plus grand vécu comme «numéro 3 classique», ce qui ne déplairait certainement pas à Vladimir Petkovic qui lui confie, justement, ce rôle chez les Verts.
RACHID BELARBI