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ALG : Petkovic soigne la rupture à l’algérienne

RACHID BELARBI

Pour sa toute première conférence de presse en tant que sélectionneur de l’Algérie, Vladimir Petkovic a confirmé la rupture avec l’ère Belmadi.

Aux antipodes de son prédécesseur en matière de rhétorique ou encore d’argumentaires, le nouvel homme fort des Verts s’est contenté de généralités, voire de banalités, sans pour autant révéler quoi que ce soit de ce qu’il allait entreprendre à la tête de l’équipe nationale. «J’ai pris en main l’équipe d’une grande nation, d’un grand pays, non seulement par sa superficie mais aussi par sa réputation en matière de football». L’entrée en matière de l’ancien sélectionneur de la Suisse, hier, à la salle de conférences du stade NelsonMandela, aura, en effet, été à l’image de son allocution : lisse, sans relief et sans aucun intérêt informatif.
«Mes principes se basent sur le fait que j’ai pris en main une équipe bien soudée et qui a de grandes possibilités, je pense pouvoir faire un très grand travail avec cette équipe, avec l’aide de mes collaborateurs», a-t-il, d’ailleurs, embrayé, non sans préciser que «le plus important, c’était l’équipe». «C’est le groupe qui prime au-dessus de toute individualité, c’est l’équipe comme entité», martèlera-t-il en italien, pas bien aidé dans sa traduction par une interprète qui avait tendance par moments à s’emmêler les pinceaux, grandement handicapée par ses méconnaissances en vocabulaire footballistique.

«Mon arrivée a fermé une porte»

Pour Petkovic, «comme dans tous les processus, on commence toujours par des succès mais les échecs font aussi partie du jeu». «L’essentiel, dit-il, est de pouvoir fermer une porte qui a déjà été fermée par mon arrivée. Il est important de pouvoir repartir de zéro, de façon positive, et faire en sorte que ces joueurs fassent honneur à un peuple algérien fier et qui attend beaucoup d’eux. Nous essayerons d’être à la hauteur de ces attentes. L’important est de pouvoir continuer sur cette lancée, et ma préoccupation est de savoir ce que j’ai en termes de possibilités en matière de joueurs, ce dont je dispose.
Ce n’est pas de l’inquiétude, mais plutôt de la curiosité». Refusant de citer des noms, le conférencier admet «connaître beaucoup de joueurs et avoir suivi la CAN», «mais voir de loin est une chose, et avoir un contact direct en est une autre», nuancet-il. «J’ai déjà une idée, mais l’important est de pouvoir battre nos adversaires et d’arriver à des résultats positifs. C’est le travail qu’il me reviendra de faire avec les joueurs ainsi qu’avec ceux qui collaboreront avec moi», dira encore Petkovic, qui laissera croire que «le premier contact avec le président (de la FAF) date d’il y a 2 ou 3 semaines».

«La pression, je l’avais déjà à Rome»

Quant au fait de travailler sous pression, il affirme en avoir déjà l’habitude. «J’ai l’habitude de travailler sous pression, c’est tout à fait normal, le foot n’est beau qu’avec la pression, et quand on vise de grands objectifs, la pression est logiquement là. J’ai déjà vécu pareille situation quand j’étais à Rome (ndlr, à la tête de la Lazio)», admet le successeur de Belmadi mais dont il n’a, visiblement, pas du tout la même approche quand il s’agit d’évoquer le dossier d’un joueur binational convoité. «Adli est un joueur que je connais, qui est très intéressant. Nous verrons ce que ça donnera dans le futur, mais il est important de se focaliser sur ce que nous avons présentement. Et puis, pour réussir un mariage, il faut un consentement des deux parties», glissera-til, tout en non-dits. Le nouveau sélectionneur n’en fait, du reste, pas un handicap de sa méconnaissance de l’Afrique.

«De nouveaux noms dans la liste des 45 puis des 23»

«C’est un défi. Pour accepter ce défi, j’avais déjà des informations pour pouvoir affronter le football africain. Dans mes précédentes expériences, j’ai eu affaire à beaucoup de joueurs africains, désormais le football est un jeu international. Je ne crois pas que ce soit un problème d’avoir des joueurs qui évoluent en Europe et qui doivent faire un effort d’adaptation, moimême je dois faire un effort d’adaptation. Je ne suis pas venu pour participer, mais pour gagner. Dès la première réunion, j’ai été très enthousiaste et très heureux d’arriver en Algérie», avance-t-il, avant d’enchaîner : «Il est important de fixer des objectifs à atteindre, l’un des objectifs, c’est de s’améliorer, progresser de jour en jour, procéder pas à pas, le prochain match est toujours plus important que le précédent.
La première étape est de se replacer au nouveau de la CAF, puis d’atteindre d’autres niveaux. Et en tant que coach, il est important d’aller au-delà de ce qui a été réalisé, et viser la prochaine Coupe du monde». Mais avant, avertit-il, «il est important de connaître d’abord les joueurs et de fixer certains règles qui soient les mêmes pour tout le monde». A moins de deux semaines de son entrée en jeu dans le tournoi amical FIFA séries, Petkovic a indiqué avoir déjà entamé le job, avec un discours (déjà) bien huilé à propos du «produit local».

«L’âge des joueurs ? Je prendrai les meilleurs»

«Nous avons déjà élaboré une première liste qui comprend 45 joueurs. J’ai déjà une certaine connaissance du football local, qu’il est important de suivre afin de pouvoir évaluer les possibilités des joueurs. Il n’est pas question de prendre en considération la différence entre ceux qui évoluent à l’étranger ou ceux qui évoluent dans le championnat local. Le plus important est de constituer un bon groupe de 23 joueurs cohésif. Il n’est pas intéressant de se fixer sur ce qui a été fait par le passé, mais plutôt se concentrer sur le présent d’autant plus qu’il est possible de voir ce qui a fonctionné et ce qui ne l’a pas.
Ce que je peux dire est que le travail qui a été fait avant mon arrivée, est du très bon travail. Mon but est de pouvoir apporter une touche supplémentaire pour améliorer les prestations de cette EN. Essayer d’agir, jour après jour, pour améliorer ce qui a été fait par le passé car notre objectif est de donner de la joie et de la satisfaction au 44 millions d’Algériens qui suivent l’évolution de leur équipe nationale», expliquera Petkovic, qui a révélé avoir «déjà inscrit deux noms de collaborateurs qui feront partie du staff, en attendant de trancher la question des adjoints locaux», un rendez-vous devant avoir lieu hier soir à ce propos. Le natif de Sarajevo estimera, par ailleurs, ne pas du tout appréhender la question de la barrière linguistique.

«Le 5-Juillet me rappelle San Siro»

«Je n’utilise pas le français pour l’instant, mais je le comprends très bien et je pourrai bien l’utiliser quand il s’agira de dialoguer avec les joueurs. Dans mon équipe, il y aura des personnes qui parleront plusieurs langues des joueurs, l’allemand, le français, l’italien, l’anglais. Mais le football est un langage universel», nuance-t-il, avant d’évoquer avec la même subtilité le «bon niveau de Bennacer qui n’aura pas de problème à rejoindre l’EN», puis d’user de la même finesse pour laisser croire qu’il compte « prochainement discuter avec Vahid Halihodzic», avec lequel il n’a pas encore eu l’occasion d’évoquer l’EN.
«Je n’aime pas donner des noms. Comme élément de base, l’important est de partir avec les joueurs qui faisaient déjà partie de l’équipe nationale. Il y aura des joueurs qui seront dans la liste pour la première fois. Nous ne limiterons pas la liste à 23 joueurs. Quant à la question d’âge, pour l’instant, aucun n’est exclu du projet. On devrait faire jouer les meilleurs, j’espère que tous seront prêts physiquement», annoncera, enfin, celui pour qui «le stade olympique du 5-Jjuillet (lui) rappelle San Siro».

RACHID BELARBI

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