
Après un long et difficile accouchement au forceps, la Fédération algérienne de football a fini par confirmer, à travers un communiqué plus que laconique, le choix de celui que tout le monde savait déjà : l’Helvético – Bosniaque pour la FAF – Vladimir Petkovic qui pourra bénéficier des conseils de son compatriote Franco-Bosniaque, Vahid Halilhodzic, qui a appris à connaître le football algérien. Il est officiellement le remplaçant de Djamel Belmadi dont la situation contractuelle se poursuivra sur un autre terrain, celui des juridictions de la FIFA, suite à la résiliation unilatérale prononcée par la FAF, signifiée et notifiée, il y a quelques jours, à l’intéressé par courriel.
Dans une déclaration à l’Agence Algérie presse service (APS), le président de la FAF, Walid Sadi, a estimé que le choix de Petrovic est celui qui convient « le mieux pour la sélection nationale », sans évoquer, dans un élan de transparence inespérée, le montant de son salaire et ceux de ses adjoints. Un entraîneur suisse, un préparateur physique italien et l’Algérien Nabil Neghiz, ainsi que les autres extras. Les désormais relais de la Fédération s’en chargeront pour donner un aperçu sur le salaire de Petrovic, qui émargerait autour de 135 000 euros /mois avec une prime de qualification pour le Mondial-2026 d’un montant de 400 000 euros.
Outre le volet financier, dont on parlera ultérieurement, ce sont les objectifs assignés au nouveau coach des Verts, qui frappent les consciences ! D’une qualification pour la prochaine Coupe du monde 2026 et une évaluation d’étape du contrat de Belmadi après la CAN-2023, on est passé à une qualification pour la prochaine Coupe du monde 2026 et une place en huitième de finale de la CAN2025. Alors se dit-on, qu’est-ce qui a vraiment changé, si ce n’est cette régression féconde et un objectif qui remplace un autre moins exigeant, compte tenu du fait que les éliminatoires du Mondial sont déjà entamées avec un solde positif.
Du temps de l’ex-président, Djahid Zefizef, il était question de faire une évaluation par étape à l’issue de la CAN ivoirienne, vu que l’objectif principal était un billet en Coupe du monde en fonction des retombées financières sur les caisses de la FAF. En parallèle, le volet sportif était d’assurer une transition générationnelle avec l’injection de plus en plus de nouveaux joueurs en remplacement des anciens cadres, tout en restant sur les fondamentaux que sont le niveau de performance actuel, en dehors de l’âge. Ainsi, si l’on s’intéresse aux non-dits « exigés » à Petkovic, à savoir un rajeunissement de l’effectif et une augmentation du taux d’intégration du produit local au sein de la sélection, on peut comprendre le choix du technicien pour les Verts.
Bien sûr, tout ça pour ça, diront tous ceux qui s’attendaient à une démarche plus cohérente, plus convaincante et surtout transparente. Qu’importe ! Désormais, il ne reste plus que l’épreuve du terrain, celle de la réalité du résultat. Aussi y a-t-il lieu de ne pas condamner l’Helvético-Bosniaque et de lui apporter le soutien médiatique nécessaire pour la réussite de la sélection nationale. En avant les Verts avec le slogan traditionnel : one, two, three, viva l’Algérie !
LAFORDASSE