Depuis hier en regroupement au CTN de Sidi-Moussa, les Verts préparent dans la sérénité et la bonne humeur le décisif rendez-vous avec la Somalie, prévu jeudi à Oran.
Le rituel a commencé plus tôt que prévu cette fois-ci, comme s’ils voulaient en finir le plus tôt possible et décréter, à l’avance, le début des festivités célébrant le si attendu retour de l’Algérie du football en Coupe du Monde. Ayant bien assimilé la leçon de la fenêtre internationale du mois de septembre, quand il a été mis au piquet par Vladimir Petkovic pour un retard assez significatif aux yeux du vestiaire, le milieu de terrain du Bayer Leverkusen Ibrahim Maza a, ainsi, été le tout premier joueur à débarquer à Alger, en provenance d’Allemagne. Accompagné de son paternel, l’ancien crack du Hertha Berlin a retrouvé au cocon des Verts son aîné du Broussia Dortmund, Ramy Bensebaïni, à pied d’œuvre lui aussi dès dimanche soir.
Le groupe au comple t et à pied d’œuvre au CTN
Hier, jour des arrivées massives, le trajet, entre l’aéroport international d’Alger et le Centre technique national, a été très emprunté, avec de prime abord selfies et bref bain de foule, pour le capitaine Riyad Mahrez notamment. Avec le forfait attendu de Mohamed Amine Tougaï, blessé avec l’Espérance de Tunis, rapidement suppléé par le défenseur axial de la JS Kabylie Zinedine Belaïd, le groupe était au complet et prêt pour la traditionnelle légère séance de l’entame de stage, précédée comme le veut le protocole d’un petit discours du sélectionneur à propos du programme et des objectifs, pourtant clairs, de cet entracte international.
L’ancien patron technique de la Nati n’aura, toutefois, besoin ni d’utiliser les grands mots, ni d’actionner le moindre levier pour motiver les coéquipiers d’Aïssa Mandi, plus que jamais décidés à faire de ce rendez-vous avec la Somalie un tremplin direct pour les Amériques et leur Mondial atypique qui s’étendra du Canada au Mexique, en passant par les États-Unis.
La veillée d’armes au Cercle régional militaire
C’est que le traumatisme du 29 mars 2022 de funeste renommée est encore vivace dans la mémoire collective algérienne, avec tout ce que cela évoque en parallèle comme la tragique fin l’idylle avec Djamel Belmadi et tout le temps perdu et la frustration dépressive à regarder les autres jouer, s’amuser, performer et réécrire l’histoire du jeu à Doha, l’hiver suivant. En stage, donc, à Alger jusqu’à demain, date de départ pour Oran, les Verts passeront la nuitée du mercredi au jeudi au Cercle régional militaire de Canastel pour reprendre leur envol pour la capitale dès la fin du match pour être, de nouveau, au chaud dans leur QG du CTN.
Cette veillée d’armes dans le luxe et le confort des installations de l’APN offrira notamment aux vétérans de l’épopée brésilienne de 2014, la dernière de l’EN en World Cup, l’opportunité de rappeler à leurs talentueux et audacieux cadets l’impérativité d’éviter à tout prix un quelconque accident industriel qui raviverait les effroyables fantômes du début du printemps 2022.
Mahrez, Bentaleb et Mandi, une dernière en beauté
Aïssa Mandi, Nabil Bentaleb et Riyad Mahrez, les trois survivants de l’audacieuse cuvée 2014 qui avait fait trembler les futurs champions du monde allemands en 1/8èmes de finale au Beira Rio de Porto Alegre savent, d’ailleurs, que cette première édition à 48 nations sera certainement leur dernière grande compétition de la FIFA sous le maillot vert.
Pour l’ancien faiseur de bonheur de Leicester City, qui n’a disputé qu’une partie du premier match de poule face à la Belgique, à Belo Horizonte, avant de disparaître du onze pour faire de la place à Abdelmoumen Djabou, cette formidable opportunité d’accueillir la Somalie représente une occasion en or, à ne rater sous aucun prétexte, d’assurer une seconde participation à la plus belle et plus prestigieuse compétition au monde. Forts, de fait, d’une motivation sans pareille et d’une douloureuse mais bénéfique expérience de l’échec, les Verts se préparent, dans la sérénité et la bonne humeur, à valider ce qui sera la cinquième participation algérienne à la Coupe du monde de la FIFA, après 1982, 1986, 2010 et 2014.
RACHID BELARBI
