La 69ème édition du Ballon d’Or de France Football a sacré, l’international français du Paris Saint-Germain Ousmane Dembélé (28 ans). Une récompense méritée pour un joueur qui a réalisé une saison étourdissante, sous les couleurs parisiennes, vainqueur pour la première fois de son histoire de la Ligue des Champions européenne, finaliste de la première Coupe du Monde des Clubs de la FIFA et trustant tous les titres mis en jeu en hexagone (championnat et Coupe), sans oublier le Trophée des Champions et la Supercoupe d’Europe.
En parcourant la liste des Ballons d’Or français, au nombre de six, on se rend très vite compte de l’apport de … l’immigration au football de ce pays, car du premier polonais Raymond Kopa, au dernier Ousmane Dembélé, seul Jean-Michel Papin aurait des origines « purement » françaises ! En effet, sur les six Ballons d’Or, cinq ont été décrochés par des fils de l’immigration. Kopa (1958), fils de mineurs polonais, Michel Platini (1983, 1984 et 1985), aux origines italiennes, Zinedine Zidane (1998) et Karim Benzema (2022), dont les racines sont algériennes, et enfin Ousmane Dembélé (2025), d’origine malienne.
De ce fait, le Ballon d’Or vient encore une fois et à point nommé pour rappeler tout l’apport de l’immigration, quelles que soient ses origines au sport en général et au football français en particulier, au moment où le débat sur cette même immigration bat toujours son plein dans l’espace politique. Aux derniers Jeux Olympiques de Paris 2024, si la France a pu réaliser ses meilleurs résultats de tous les temps, et dans tous les sports, elle le doit forcément à son immigration, tout comme son équipe de France, dont la composante est à 95% colorée, n’en déplaise à ceux qui décrient à tort et à travers la présence d’étrangers au pays du Coq Gaulois.
Le football français a certes, été traversé depuis plus d’un siècle de plusieurs périodes allant de l’importation et de la nationalisation des footballeurs, jusqu’aux identités multiples de ce troisième millénaire, en passant par l’apport des colonies, le recrutement des élites et la génération Black- Blanc-Beur, mais son Ballon d’Or rappelle le creuset unique de cette France plurielle, souvent conflictuelle, et enrichie par son immigration dont elle ne pourra se défaire.
– MALIK MOHAMED
