
Indiscutable dans les bois du Stade Malherbe de Caen, tout comme il l’est dans le but de l’équipe nationale, Anthony Mandréa jouera très gros cette semaine avec comme objectif principal : une accession en Ligue 1 française.
Sixième au classement de la Ligue 2 avec un seul point de retard sur la 4e place, le SMC du keeper algérien entamait hier (18h) en Corse un triple périple en huit jours (Ajaccio, Annecy, Saint-Étienne), décisif pour la montée parmi l’élite. A six journées de la fin, s’il paraît difficile de concurrencer l’AJ Auxerre et le SCO Angers pour l’une des deux premières places assurant une accession directe, le club de Mandréa a, en revanche, toutes les cartes en main pour être parmi les clubs qui disputeront les play-offs.
Selon le règlement facilement consultable sur le portail électronique de l’antichambre de l’élite hexagonale, il faut, en effet, savoir qu’à l’issue de la dernière journée de championnat, les Play-offs vont mettre en scène les clubs ayant terminé respectivement 3e, 4e et 5e du classement de Ligue 2. Dans un premier temps, le 5e se déplacera chez le 4e (match unique – Play offs 1). Puis le vainqueur de cette confrontation se rendra ensuite chez le 3e (match unique – Play offs 2). Le vainqueur de cette dernière confrontation disputera ensuite les Barrages pour l’accession en Ligue 1 Uber Eats.
«Cette semaine est hyper déterminante»
Le gardien de but algérien est, d’ailleurs, doublement conscient de la difficulté de l’étape à venir. «Pour nous comme pour les autres, cela va être hyper déterminant. Pour celui qui va faire un faux -pas, ce sera très compliqué derrière pour lui. On connaît l’importance des semaines à trois matches. Elle est encore plus importante à ce moment de la saison» estimait-il, jeudi soir, dans une interview publiée sur le site officiel du club normand. Caen peut, cela dit, compter sur la belle dynamique du moment de son dernier rempart, auteur de pas moins de dix clean sheet depuis l’entame de la saison en cours. «Le plus important, c’est la victoire. Le clean- sheet, c’est un supplément. On est arrivé à un stade où les objectifs personnels doivent passer au second plan», relevait, humblement un Anthony Mandréa lucide au moment d’analyser sa saison d’un point de vue individuel.
«Je ne suis pas Courtois»
«J’ai pris beaucoup de buts mais j’ai beaucoup progressé. Surtout sur le plan de la maturité. Sur ma ligne, je suis conscient de ce que je peux et dois faire. Dans le secteur aérien et le jeu au pied, j’ai passé des paliers. Je suis beaucoup plus à l’aise dans ces domaines. Je ne dis pas que je suis devenu Thibaut Courtois dans les airs, mais je suis plus à l’aise, j’analyse mieux les situations pour prendre une décision.
Ma saison est sur la lancée de celle de l’année dernière. J’ai moins brillé, pendant un certain temps quand l’adversaire frappait, c’était contré, ça tapait le poteau et ça rentrait. La saison précédente, ça sortait. Mais je pense être sur une phase ascendante donc je suis satisfait de ce que je fais», relevait-il avec maturité, tout en levant le voile sur une partie des leviers actionnés pour toujours être à la hauteur des attentes.
«Je n’aime pas l’injustice»
«Je suis quelqu’un qui me fixe des objectifs au quotidien : sur une séance, sur une semaine, sur un match, sur une saison. Cela fait partie de mon cadre de vie, j’en ai besoin. Cela me permet d’avancer et de progresser», révèlera, ainsi, le bouillonnant Mandréa (4 cartons jaunes récoltés cette saison). «Je suis quelqu’un qui n’aime pas l’injustice. Que ce soit avec mes proches, mes amis ou qui que ce soit, quand il y a de l’injustice, je me braque et je monte directement en pression. Quand je vois qu’on se fait enfler ou qu’on perd des points à cause de situations tellement faciles à juger, ça me fait sortir de moi», reconnaissait-il volontiers, comme pour expliquer sa tendance à s’accrocher avec les arbitres.
RACHID BELARBI