
Dans une interview accordée à Football365 Afrique de notre confrère parisien, Patrick Juillard, le journaliste Mohamed Bouguerra présente son dernier ouvrage, « Le Foot africain de A à Z » chez Media Sport Edition (Algérie). Un livre que les passionnés de la balle doivent absolument lire. Voici quelques extraits
Mohamed Bouguerra, comment est née l’idée de ce livre ?
(…) La citation de l’écrivain et ethnologue malien, Amadou Hampâté Ba, m’est revenue en tête : «En Afrique,
quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle», j’ai décidé de coucher sur le papier toutes les anecdotes et le savoir que j’ai accumulés depuis que je m’intéresse au football africain de manière intensive, à la fois en temps qu’aficionado puis par la suite en tant que journaliste sportif. Une période qui s’étend du Mondial Mexico 86 à nos jours. Même si cela a représenté une année de travail nonstop, je suis satisfait du résultat.
Que voulez-vous apporter de nouveau en l’écrivant ?
J’avais quatre objectifs majeurs en écrivant ce livre. Le premier : répondre à toutes les questions que l’on s’est
toujours posées sur le football africain. (…) Le second objectif était de contribuer modestement à l’archivage de ce football que j’aime tant, pour que l’on n’oublie jamais les pionniers de ce sport et ceux qui l’ont fait arriver là où il est aujourd’hui (…) Le troisième objectif était de donner une vision «sud-sud» ou «africaine» de l’histoire du football africain ; parce que 80% de la littérature concernant le football en Afrique a été écrite par des journalistes européens. (…) Le quatrième était d’écrire un ouvrage objectif, mais il faut aussi l’avouer bienveillant et militant, qui aborde sans tabou tous les paramètres du football africain d’hier, d’aujourd’hui et de demain.
Si je vous dis que ce livre est un «dictionnaire amoureux» du foot africain, vous êtes d’accord ?
(…) Ce qualificatif de «dictionnaire amoureux» sied parfaitement au livre. C’est exactement ça. Tout simplement parce que le football africain est l’histoire d’amour de ma vie, et que ce livre est une véritable déclaration d’amour, où j’essaye de rendre modestement à ce football, ce continent, son histoire, ses coutumes et sa civilisation, un tout petit peu de l’énorme bonheur qu’il m’a procuré. Tout simplement parce qu’en plus d’être un aficionado du football africain, je suis aussi profondément en faveur du panafricanisme.
Mohamed Bouguerra, la 33e CAN se joue l’an prochain au Cameroun. Quel est votre meilleur souvenir de CAN ? Et votre pire souvenir ?
Le meilleur souvenir en ce qui concerne l’équipe d’Algérie, c’est la victoire à la CAN 2019. Même si j’avais vécu celle de 1990, la joie en 2019 était supérieure tout simplement parce que le pays a traversé, entretemps, la décennie noire, que nous n’avions plus rien gagné depuis 29 ans, et que la CAN avait lieu en été, avec 24 équipes, en Égypte (rires), en mondovision, et que l’Algérie l’a dominée de la tête et des épaules. Mon pire souvenir de CAN pour l’Algérie, c’est ce qu’on a appelé «la déroute de Zinguinchor», en 1992, où l’Algérie
qui avait une jeune génération galactique, s’est fait éliminer parce que la génération 1982, en fin de parcours et vieillissante, avait trusté les places dans le 11 titulaire. Un énorme gâchis.