
En remportant la première édition des FIFA Séries, la sélection nationale a redonné le sourire et beaucoup d’espoirs à ses millions de supporters.
Mais en parallèle au spectacle offert et à l’énorme débauche d’énergie déployée, Vladimir Petkovic devrait se pencher plus sérieusement sur l’aspect défensif, véritable maillon faible au vu des cinq buts encaissés en 180 minutes de jeu. Des satisfactions, l’EN en a enregistré beaucoup à travers ses deux sorties nocturnes face respectivement à la Bolivie et à l’Afrique du Sud. A commencer par la moyenne de buts inscrits par match, trois en l’occurrence, ce qui en dit long sur les velléités offensives de cette formation et son efficacité devant les buts adverses. On ne peut d’ailleurs dissocier cette embellie de l’avant-garde du retour aux affaires des deux Yacine, Brahimi et Benzia. Le premier a prouvé qu’il restait, même à 34 ans, un excellent dribleur et un perforateur de défense hors pair. Le second a démontré qu’il y a toujours une vie après Slimani. L’entente de deux anciens pensionnaires du championnat de France a, ainsi, beaucoup apporté à l’EN en ce mois de mars de tous les essais et de toutes les incertitudes.
Les deux Yacine font la paire
Auteur de trois buts, dont le chef-d’œuvre acrobatique qui a fait le tour du monde, Yassine Benzia vient d’ailleurs d’effectuer l’un des plus incroyables retours de l’histoire récente du ballon rond. Donné perdu pour la pratique du sport de haut niveau après son fameux accident de buggy en mai 2020, ses onze opérations à la main gauche et l’amputation de son pouce, l’attaquant de Qarabag s’est, en effet, fort bien illustré et sort grandi de cet inattendu come-back en EN six ans après sa dernière apparition sous le maillot vert. Sa technique, sa mobilité et son sens du but devraient lui garantir un avenir proche en sélection sous Petkovic, tout comme à Moncef Bekrar, Yacine Brahimi ou encore Hadj-Moussa et Kendouci qui ont, également, marqué de précieux points à la faveur de leur entrée en jeu réussies. On ne peut, toutefois, pas en dire autant de l’avant-centre Baghdad Bounedjah, pas vraiment à son avantage aussi bien face aux Sud-Américains que devant les Sud-Africains, ce qui amènera certainement le sélectionneur national à prolonger la réflexion à son propos.
Un entrejeu à reconstruire
Et même s’il est trop tôt pour émettre des jugements fiables sur cette sélection version Petkovic, dans la mesure où il faudra encore attendre de le revoir dans d’autres contextes autrement plus exigeants, en présence notamment de certains absents de poids comme Ismaïl Bennacer et Ramy Bensebaïni, il paraît toutefois assez urgent que le staff en place se penche sur l’assise défensive qui n’a rassuré personne en un peu plus de 180 minutes de jeu. A ce sujet, les manquements aux devoirs défensifs du percutant Rayan Aït-Nouri tout comme le peu d’assurance que dégage le néophyte Mohamed Amine Madani ont fortement plombé la prestation de l’arrière-garde qui a plié à cinq reprises en deux rencontres seulement. Une perméabilité qui ne semble, par contre, pas trop inquiéter le sélectionneur, du moins en apparence, comme en témoigne sa réplique à ce propos en conférence de presse d’après-match.
RACHID BELARBI