En dévoilant sa liste pour des 26 la CAN en pleine nuit, comme à son habitude, Djamel Belmadi a mis la lumière sur des choix logiques, attendus mais qui feront certainement débat dès que la compétition officielle débutera.
Ils ne seront finalement pas 27, mais 26 Verts à prendre l’avion pour Lomé, demain en perspective du stage précompétitif qui se déroulera en terre togolaise, du 1er au 10 janvier 2024. Lors de leur séjour au pays de la légende Emmanuel Adebayor, ces 26 Verts disputeront deux matchs amicaux, le premier face au Togo, le vendredi 5 janvier, et le second, le mardi 9 contre le Burundi. Ce qui offrira à Belmadi la possibilité d’effectuer une large revue d’effectif avant de rallier la ville de Bouaké, en Côte d’Ivoire, le mercredi 10 janvier où débutera effectivement la CAN-2023 avec cette première empoignade le lundi 15 janvier contre l’Angola au stade de la Paix (20h) pour le compte du groupe D qui compte également la Mauritanie et le Burkina Faso.
Quatre locaux s’accrochent
Sans surprise, donc, Djamel Belmadi emmènera avec lui la colonne vertébrale de l’équipe qui a été sacrée quatre ans plus tôt en Egypte, avec les tauliers du vestiaire que sont Raïs M’Bolhi, Youcef Atal, Ramy Bensebaïni, Aïssa Mandi, Sofiane Feghouli, Ismaïl Bennacer, Youcef Belaïli, Islam Slimani, Baghdad Bounedjah, leur capitaine Riyad Mahrez et autres habituels «coiffeurs» Adam Ounas et Hichem Boudaoui. A ce beau monde s’ajoute, également sans surprise, le mondialiste 2014 Nabil Bentaleb, revenu à son meilleur niveau à Lille où il s’épanouit de nouveau après quelques saisons de galère. Le sélectionneur national a, aussi, offert tout aussi logiquement, à dix éléments la possibilité de disputer leur première Coupe d’Afrique des Nations, en l’occurrence Oussama Benbot, Anthony Mandréa, Zineddine Belaïd, Kévin Guitoun, Mohamed -Amine Tougaï, Farès Chaïbi, Rayan Aït Nouri, Amine Touba, Houssam Aouar et Amine Gouiri.
Du classique et du logique
Première particularité de cette liste des 26, la présence de quatre joueurs du championnat local, à savoir les sociétaires de l’USMA Oussama Benbot et Zineddine Belaïd, le dernier rempart du Chabab de Belouizdad Raïs M’Bolhi et l’attaquant du Mouloudia d’Alger Youcef Belaïli. Une sacrée avancée et une belle exposition à l’international pour la Ligue 1-Mobilis par rapport, notamment, à l’édition précédente au Cameroun où aucun joueur du championnat local n’avait été retenu parmi le groupe des 28 de la CAN-2021 par Djamel Belmadi.
L’autre fait saillant est la présence du double mondialiste M’Bolhi parmi les trois gardiens de but retenus en lieu et place de Mustapha Zeghba qui ne joue presque plus avec Damac FC en Saudi Pro League. Il aura fallu ainsi à l’ancien keeper du CSKA Sofia de disputer seulement une poignée de matches avec le CRB pour être assuré de disputer sa 6ème CAN depuis ses débuts en sélection nationale en mai 2010. A bientôt 38 ans, le « Raïs » sera en concurrence avec Mandréa, son cadet de dix ans pour la place de numéro 1 durant ce tournoi continental.
Le pari Aouar, le risque M’Bolhi
Pressentis pour faire le voyage en Côte d’Ivoire, les Angevins Himed Abdelli et Farid El-Mellai sont, au final, restés à quai, tout comme Amir Sayoud, Andy Delort, Rachid Ghezzal ou encore Yacine Brahimi, Mehdi Zeffane et Faouzi Ghoulam, retenus dans la liste élargie des 50 joueurs tel que révélé récemment par la CAF mais pour la plupart black-listés depuis déjà un bon moment. Djamel Belmadi a, par ailleurs, fait le choix fort d’embarquer avec lui un Houssam Aouar fortement diminué par une blessure à l’adducteur, contractée le 14 décembre dernier en UEFA Europa League face au Sheriff Tiraspol. Estimée d’abord à quatre semaines, son indisponibilité a depuis été revue à la baisse par le staff médical de l’AS Roma, ce qui a apparemment suffi pour convaincre le sélectionneur national de la nécessité de l’intégrer à son groupe en partance pour la CAN où il ne sera pas dépaysé puisqu’il aura à ses côtés les autres binationaux arrivés dernièrement comme Amine Gouiri, Kévin Guitoun, Rayan Aït Nouri, Yasser Larouci et Farès Chaïbi.
RACHID BELARBI
