Entre le capitaine Riyad Mahrez au statut de légende et les jeunes pousses qui se distinguent sur la scène européenne, Petkovic doit souffrir d’un sacré mal de tête.
Vladimir Petkovic doit sûrement redouter le moment de mettre un nom sur le poste d’ailier droit. Mahrez, Kebbal, Hadj Moussa, Bouanani. Les quatre sont gauchers, les quatre jouent sur l’aile droite. Ces ailiers faux pied partagent un style de jeu similaire. Le capitaine des Verts en est l’inspiration, le glacier d’où tout découle. C’est clair comme de l’eau de roche. Badredine Bouanani l’avoue volontiers. «Riyad Mahrez est un joueur qui m’a fait vibrer. Je le regardais jouer à 12 ans, maintenant, je le côtoie en sélection. Je me suis beaucoup inspiré de lui», dira l’attaquant de Stuttgart au média 90 football. Idem pour le meilleur joueur du mois d’août en Ligue 1 (France), Ilan Kebbal, qui le considère comme le meilleur joueur de l’histoire de la sélection. Et pour Hadj-Moussa, c’est tellement flagrant que les journalistes hollandais n’ont pas tardé à le voir.
Mahrez sur le déclin
«La comparaison entre lui et Riyad Mahrez est logique, en raison de la similitude dans leur style de jeu et leur talent exceptionnel», déclare le célèbre journaliste néerlandais, Freek Jansen. Mais les jambes en feu de la jeunesse verte ne vont-elles pas faire fondre le non-éternel Riyad ? L’ancien Citizen est au cœur des critiques des suiveurs de l’EN, alors que la nouvelle génération est à son firmament. Hadj-Moussa et Bouanani se distinguent respectivement en Ligue des champions et en Europa League, pendant que l’ailier du Paris FC est le 3e meilleur buteur du championnat français. Alors que le joueur de 34 ans n’est plus que l’ombre de lui-même en sélection, et surtout d’un point de vue physique, un vieillissement qui se traduit en chiffres : 4 tirs, dont 1 cadré, en 4 matchs de championnat saoudien.
Le nouveau monde contre l’ancien
Le numéro 7 des Verts a certes marqué deux fois en Ligue des champions asiatique et donné deux passes décisives en Saudi League, mais c’est trop peu. Son activité sur le terrain se résume à coller à la ligne et distribuer les ballons. Mahrez n’arrive plus à faire de différence, à percuter, à multiplier les courses. Et ceci même face à des modestes sélections africaines. Qu’en sera-t-il face aux cadors de la CAN ou contre les meilleures nations du monde ? Monstre sacré du ballon rond ou jeune premier voulant prouver, c’est la décision que devra prendre Vladimir Petkovic.
Écarter son capitaine sera une décision difficile à prendre. Jouer avec un handicap en termes de repli défensif aussi, surtout si Riyad n’est pas aussi décisif. À la méritocratie statistique, Ilan Kebbal, avec ses 4 buts et 2 passes décisives en 7 matchs, est l’ailier droit le plus en forme. Le Parisien, à mi-chemin entre Messi et Mahrez, pourrait également occuper le poste de meneur de jeu, tandis que Bouanani, lui, peut s’exporter côté gauche. Seul Hadj-Moussa, copie carbone du capitaine, un grain de folie en plus, ne sait jouer qu’à ce poste. Un problème de riche pour l’EN, mais un riche problème pour la sélection.
BADYS B
