
En menant l’équipe nationale à une présence en toute aisance à la prochaine Coupe d’Afrique des nations (CAN-2025), le sélectionneur national, Vladimir Petkovic, a coché la première des cases les plus en vue de son contrat à objectifs. Il lui reste maintenant à solidifier un groupe qui sort traumatisé de la dernière édition de la CAN.
Cette rapide réussite devrait asseoir davantage son autorité et lui offrir plus de crédit dont il ne pourra, néanmoins, profiter qu’en faisant pareil lors de la suite à venir de la campagne qualificative au Mondial-2026. Celui qui en parle mieux est, paradoxalement, Riyad Mahrez. Pour n’avoir pas été des deux premiers regroupements du Serbe, ni de sa prise de pouvoir, le capitaine des Verts n’a, certes, pas eu à suivre de l’intérieur la douce évolution des choses et l’enclenchement de la transition post-Belmadi. Mais il a – et c’est l’essentielpu constater directement les bienfaits de ce changement dès la rentrée, soit à la troisième fenêtre internationale de Coach Vladimir. L’ancien détonateur du flanc droit de Manchester City a, ainsi, remarqué puis mis en évidence cette montée de gamme de l’EN version Petkovic.
L’approbation de Mahrez
«El hamdoulilah ! On sait que l’Afrique, ce n’est pas facile. Quatre victoires sur quatre, aujourd’hui ce n’était pas facile mais bon on a fait le match qu’il fallait même si on a souffert un peu. Mais des fois il faut passer par ces matches là. On grandit doucement. Défensivement on a été solides. Ils ont eu beaucoup d’occasions, c’est vrai, mais le goal (Guendouz) aussi a fait son travail.
On a eu aussi de la chance. On a eu des occasions qu’on pouvait mettre mais le plus important c’est de créer quelque chose. On a gagné 1-0 et comme je l’ai dit les 12 points c’est le plus important » analysait, à chaud, la légende contemporaine de l’EN. Le fait d’avoir choisi et intelligemment utilisé les verbes «grandir» et «construire» ,révèle l’adoubement de «la méthode Petkovic» par le meilleur joueur algérien des 30 dernières années, ce qui suggère, en parallèle, un bloc uni derrière le Mister et un vestiaire convaincu de la justesse de la démarche managériale, au point de «comprendre» le déclassement de sa star au nom de l’intérêt suprême du collectif.
La priorité au collectif
Ce qu’a, en substance et assez laconiquement, assuré le sélectionneur lorsqu’il a été interrogé par la presse togolaise sur la non-titularisation de Mahrez. « Comme je l’ai dit dans le vestiaire, pour nous, l’essentiel, c’est le groupe, pas les individualités. C’est le collectif qui fait la différence. Nous avons la chance d’avoir de nombreuses options, ce qui ne remet pas en cause la qualité de certains joueurs. Je suis satisfait d’avoir remporté quatre matchs en faisant participer un maximum de joueurs. Mon objectif principal est de créer une concurrence saine, qui nous poussera tous vers le haut » atteste-t-il, sans pour autant banaliser ce plein tarif réussi après 4 rounds. « Nous savions que le Togo avait un esprit revanchard après le 5-1 à Annaba.
On peut discuter de la manière dont nous avons gagné ce soir, mais l’essentiel est là : c’est la victoire. L’objectif d’ailleurs, c’est toujours de gagner. Ce n’est pas ce soir que nous parlerons de la manière dont nous avons remporté ce match. L’essentiel, c’est que cela fait maintenant quatre victoires consécutives et que nous sommes qualifiés pour la prochaine CAN. Je tiens à féliciter tout le monde pour cette victoire, et je salue aussi l’équipe togolaise, qui a réalisé un grand match ce soir », renchérira le sélectionneur, décidé malgré sa réussite actuelle à « ne rien lâcher », selon la règle universelle qui veut que le prochain match soit toujours le plus important.
La victoire en attendant la manière
La primauté du résultat aux dépens de la manière, l’un de ses principes de base, a, en outre, été parfaitement assimilé par ses joueurs comme l’a résumé l’un des hommes-clés du succès en terre togolaise, Amine Gouiri. «Nous avons pu gagner grâce à un penalty, dans un match qui était vraiment spécial. Nous n’avons pas pu pratiquer un très beau football en raison des conditions, mais la rencontre a été bonne.
Nous avons remporté la victoire, et l’essentiel est la qualification pour la Coupe d’Afrique», synthétisera le Rennais alors que son compatriote Zorgane laissait entrevoir une partie des desseins à venir de Petkovic. «C’était un match difficile. Ce n’était pas un adversaire facile, le Togo a de bons joueurs, en plus à domicile avec ses supporters, mais elhamdoulilah on a bien géré et on aurait même pu ajouter un ou deux autres buts. Maintenant, il nous reste deux matches, on va s’en servir pour préparer les échéances du mois de mars et la prochaine Coupe d’Afrique», assurera le milieu de terrain de Charleroi, visiblement bien imprégné de la méthode Petko.
RACHID BELARBI