Le drame qui a endeuillé le football algérien à travers l’incident tragique qui s’est déroulé samedi au stade du 5 juillet 1962, repose de nouveau la question relative au projet de réhabilitation et de modernisation de cette enceinte.
Inauguré en 1972, le stade du 5 juillet 1962, faisant partie de l’Office du Complexe olympique (OCO) Mohamed Boudiaf, devait connaître des travaux de réhabilitation et de modernisation, comme annoncé par le chef de l’Etat il y a trois ans.
En novembre 2022, le ministre de l’Habitat, de l’urbanisme et de la ville, Tarek Belaribi, avait exposé devant les membres de la commission des finances de l’Assemblée populaire nationale (APN) le projet de rénovation du stade du 5 juillet 1962.
Une enceinte qui a déjà fait l’objet de travaux auparavant, notamment après l’incident tragique dont ont été victimes deux supporters de l’USM Alger en 2013 lorsque le sol a cédé les entraînant dans une chute mortelle du haut de la tribune supérieure.
Le représentant du gouvernement avait alors annoncé que son département était en train de préparer un cahier des charges relatif à la rénovation et la modernisation du temple olympique et dont le financement devait être inscrit dans le projet de la Loi de finances 2023.
Dans le cadre de ce projet, le 5 juillet devait connaître plusieurs opérations de mise à niveau, dont l’agrandissement de sa capacité pour atteindre 70 000 places et sa couverture en entier.
Depuis, trois nouveaux stades ont connu une redynamisation des travaux pour être réceptionnés en 2022, pour ce qui concerne Miloud Hadefi d’Oran et Nelson Mandela de Baraki, et en 2024, pour les stades Hocine Aït Ahmed de Tizi-Ouzou et Ali Ammar (Ali La Pointe) de Douéra. Mais point du stade du 5 juillet 1962.
Pourtant, des images de synthèse et des plans 3D de l’infrastructure rénovée ont circulé, conçus par Fabris & Partners, une association professionnelle italienne d’architecture, de design et de consultation technique, qui a prévu une réhabilitation de cette infrastructure sportive et sa modernisation selon les stratégies et dispositions actuelles de conformité avec les références internationales et aux normes de la FIFA.
Tout était prévu : l’amélioration de la qualité des prestations, du confort et de la fonctionnalité et l’augmentation de l’attractivité, tout en préservant la structure existante et sa valeur architecturale.
Malheureusement, ce projet a été de nouveau rangé dans un tiroir, possible pour des considérations financières, sans pour autant ménager ce stade mythique qui a été soumis à une surutilisation sans précédent.
Tenez-vous bien : la pelouse du stade olympique a dû subir un record de 70 matchs durant la saison 2024/2025, dont 64 du championnat de Ligue 1 impliquant les clubs du MC Alger, de l’USM Alger, du CR Belouizdad, du Paradou AC et de l’USM El-Harrach.
D’ailleurs, lors de la dernière rencontre de la saison entre le Mouloudia et le NC Magra, le terrain était dans un piteux état, privant les joueurs de leurs appuis et de performer convenablement. C’est dire la pression terrible qui pèse sur ce stade qui, aujourd’hui, doit être fermé pour le remettre sérieusement à niveau, et plus particulièrement sur le plan sécuritaire. C’est désormais une question de vie ou de mort.
Enfin, on vient d’appendre qu’une convention a été signée avec une entreprise de réalisation en 2024 portant sur la rénovation des barreaudages et de l’éclairage, mais elle a été gelée du temps du ministre de la jeunesse et des sports, Abderrahmane Hammad. On ne sait pas si depuis le projet a été relancé, mais l’urgence est signalée et le président de la République attend les conclusions de l’enquête qu’il a exigé d’être conduite avant de prendre les décisions appropriées qui s’imposent.
