
Le match nul concédé par l’équipe nationale face à la Guinée (0-0), lundi à Casablanca ne laisse aucun doute sur le … doute qui s’est, désormais, installé sur l’avenir de cette sélection.
Passé les émotions, les réactions et commentaires à chaud, place à l’analyse lucide et objective où l’intérêt général de la sélection nationale doit l’emporter sur d’autres étroites considérations ayant pris avec le temps, malheureusement, possession du débat, en intégrant inéluctablement les réseaux sociaux et ce qu’ils charrient comme bon, moins bon et désastreux.
Ce qui est certain, c’est que les deux matchs de la rentrée automnale des Verts, souvent compliqués, ont fait réagir et surtout suscité un tollé de critiques jamais égalé depuis très longtemps. Même sous l’ère Djamel Belmadi, lorsque la sélection avait échoué aux dernières CANs ou bien cruellement éliminée de la Coupe du Monde au Qatar, la lame de fond n’a jamais été aussi forte que celle qui a suivi le match Guinée – Algérie (0-0) à Casablanca, comptant pour la 8e journée des éliminatoires du Mondial.
Officiellement et mathématiquement on peut tout simplement se suffire du compte-rendu laconique de la FAF. Il résume cette dernière sortie des Verts en deux paragraphes pour mieux canaliser les commentaires des médias et des réseaux sociaux.
On peut lire que ‘’L’équipe nationale a décroché un nul précieux (0-0) face à la Guinée, ce lundi après-midi à Casablanca, dans le cadre de la 8e journée des éliminatoires de la Coupe du Monde -2026. Grâce à ce résultat positif, les Verts n’auront besoin que d’une victoire lors des deux dernières rencontres, prévues en octobre contre la Somalie et l’Ouganda, pour valider leur qualification à la phase finale du Mondial -2026.’’ Point barre.
Mais peut-on s’arrêter là, tourner la page de cette fenêtre Fifa de septembre ? Doit-on croire qu’il s’agit d’une invitation à attendre gentiment le mois d’octobre pour faire la fête face à la plus faible des sélections du continent, la Somalie (1 point sur 24 possibles en 8 matchs) dont le match est même annoncé en … Algérie ? Sachant que le temps perdu ne se rattrape jamais et que le progrès qui devait se faire en un an et demi, ne peut se faire en deux mois, si l’on considère que le premier et vrai test des Verts, ce sera la CAN -2025 au Maroc. L’histoire semble se répéter depuis quelque temps.
Très honnêtement, la situation de la sélection est préoccupante en absence d’un projet de jeu et d’une grinta qui nous incitent à croire en elle. Il s’avère aujourd’hui que l’une des ‘’erreurs’’ de l’ex-sélectionneur national, Djamel Belmadi, c’est qu’il avait mis la barre un peu trop haute en faisant d’un ensemble d’individualités, un collectif qui a brillé et compté pendant une bonne période (quatre années sans défaite, 2019, 2020, 2021 et 2023 en plus des fameux 35 matchs sans connaître le moindre faux-pas).
Un parcours et un élan qui n’étaient pas une vue de l’esprit, malheureusement chahutés par des forces qui ont tout fait pour les saborder, au point de faire dérailler le train de son chemin vertueux qui a fini par perdre son commandant de bord et dont le pilote, seul, ne pouvait remédier à une fin tragique.
La venue de Vladimir Petkovic, en mars 2024, devait permettre à la sélection de tourner une page, de passer à une autre étape et à connaître une progression sur le plan de la qualité du jeu, d’un rajeunissement sérieux de l’équipe, en plus des résultats techniques.
Or, on assiste à des incertitudes alors que l’on dispose d’un effectif, pas le meilleur au monde, mais à partir duquel on peut composer un team compact, équilibré, avec des principes de jeu, des bases solides dans lesquels viendraient s’intégrer cadres, cadors et jeunes loups.
Il ne faut pas s’y tromper ni considérer que les fans des Verts exagèrent ou sont manipulés par on ne sait quelle force occulte : leur sélection ne convainc pas, ne plaît plus et ne rassure pas, même si la qualification en Coupe du Monde est pratiquement acquise.
Ils s’interrogent beaucoup plus sur les objectifs de cette sélection : est-ce se qualifier seulement, ou bien construire quelque chose pour faire sensation lors des prochaines échéances que sont la CAN-2025 au Maroc et le Mondial -2026 ? Et, de s’assurer d’un avenir moins soucieux que la situation inquiétante que celle qu’elle vit aujourd’hui.
En d’autres termes, l’idée de se qualifier ne suffit plus pour apaiser l’appétit grandissante des officionados algériens et pour dépasser cet unique seuil. Ils veulent d’une équipe qui les fasse rêver, capable de faire étalage de son talent et de son célèbre état d’esprit de ‘’guerriers du désert’’. Elle l’a été, elle pourra l’être !
