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CAN : Clap de fin pour la sélection algérienne!

De notre envoyé spécial à Bouaké, Djamel Ouaglal

Avec trois terribles désillusions en l’espace de deux ans, Djamel Belmadi sort très fragilisé de cette élimination dès le premier tour de la CAN ivoirienne. De notre envoyé spécial à Bouaké, Djamel Ouaglal

En signant l’une des mauvaises participations de l’histoire des Verts en compétition internationale, l’architecte de l’épopée victorieuse au Caire en 2019 voit son crédit sympathie se vider et sa légitimité en tant qu’homme de la situation grandement remise en question. Livide à sa sortie du vestiaire, Djamel Belmadi savait, quelque peu, qu’il venait de se faire hara-kiri. Alors qu’il lui fallait un tout point pour accrocher le wagon des huitièmes de finale et assurer sa présence parmi les seize meilleures nations africaines, le sélectionneur s’en allé chambouler son onze et renié ses principes. Et dans ce match à l’importance capitale pour espérer réparer les erreurs de deux précédents et assurer l’essentiel, à savoir composter le billet du passage à la phase à élimination directe à partir de laquelle une tout autre CAN débute, Belmadi a lancé un onze inédit, qui manquait cruellement de consistance, d’automatismes et de vécu.

Le choix du onze très contesté

Avec Tougai, Zerrouki, Aouar, Ounas et Amoura comme titulaires, c’est carrément 50 % du onze qui a fait match nul face au Burkina Faso qui a été remplacé sans pour autant qu’un quelconque changement dans l’attitude de l’équipe ne soit perçu. Bien au contraire, puisque les mêmes sentiments d’insuffisance défensive, d’essoufflement, de manque d’imagination et de maladresse devant le but adverse qui sont ressortis. Que dire, aussi, des changements opérés et qui se sont tous avérés inutiles en matière d’apport ou de plus value. L’inexistence d’une quelconque trace de Riyad Mahrez dans les quarante cinq minutes qu’il a passées sur le terrain, l’errance d’Islam Slimani entre les lignes défensives mauritanienne ou encore l’incapacité de Youcef Belaïli de s’offrir le moindre décalage lui ont, forcément, donné tort à l’issu du coup de sifflet final tant aucun impact sur la physionomie de la rencontre n’a été ressenti après la pause citron. A sa gestion de l’équipe, qui a été un échec total au vu des résultats obtenus avec une quatrième et dernière place dans une poule D.

Un groupe lessivé

Pourtant, elle semblait largement à la portée des coéquipiers d’Anthony Mandréa, Djamel Belmadi a, aussi et surtout commis certaines erreurs stratégiques qui ont précipité ce fiasco en terre ivoirienne. Le choix d’un stage commando au Togo, plus précisément à Lomé, qui aura duré dix jours pour éventuellement s’acclimater et arriver prêts physiquement à Bouaké aura, à ce sujet, été une erreur monumentale au vu de la forme des Mahrez, Belaïli, Bentaleb et autre Tougai. Lessivés, incapable de hausser le rythme ou de tenir la cadence des rencontres, quand bien même face à des sans grades du continent comme l’Angola et la Mauritanie, les Verts et leur petite forme n’ont pas vraiment donné raison à ce choix de Belmadi. Tout comme le fait de s’approprier complètement cette sélection et de l’isoler même de ses supporters télévisuels en refusant la retransmission des joutes amicales face aux Eperviers locaux du Togo puis au Burundi. Le patron technique des Verts s’est, de la sorte, perdu et a laissé beaucoup d’énergies dans des combats, comme cette guéguerre imposée par quelques médias sous-traitants .

Faire du neuf avec du vieux

L’autre reproche qui pourrait être fait au sélectionneur est sa tendance d’essayer de faire du neuf avec du vieux en s’appuyant sur des tauliers du vestiaire, certes fidèles, mais vieillissants et incapables de répondre positivement aux défis de l’heure, au détriment d’autres éléments plus jeunes, moins expérimentés mais qui auraient pu constituer de prometteuses alternatives aussi bien au présent qu’à avenir. Tout cela a privé la sélection nationale du moindre succès en Coupe d’Afrique des Nations depuis la victoire au Cairo Stadium en finale de l’édition de 2019 en Egypte, face au Sénégal. Deux CAN sans goûter aux délices d’une victoire, deux points seulement pris en quatre recontres cumulées face à la Guinée-Equatoriale, Sierra Leone (2021), Angola et Mauritanie en parallèle au terrible choc de la sortie de route à dix secondes du Qatar face à la plus faible génération camerounaise des vingt dernières années constituent autant de désaveux moraux.

DJAMEL OUAGLAL

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