CAN : 19 juillet 2019 – 2023 : Bon anniversaire Zetchi et merci !
LAFORDASSE

L’Histoire ne s’efface pas et ne s’oublie pas. Il y a quatre ans, le 19 juillet 2019, l’Algérie du football était sur le toit de l’Afrique grâce à un sacre historique et exceptionnel, pour reprendre les paroles de l’un des artisans de cette performance, le sélectionneur national, Djamel Belmadi. En cette journée caniculaire du 20 juillet 2019, la délégation de l’équipe nationale, auréolée de ce sacre attendu depuis trois décennies, après celui, le premier et l’unique, glané en 1990, à Alger, et emmenée par son président, Kheïreddine Zetchi, avait paradé dans les grandes ave- nues et rues d’Alger.
En plein hirak, une foule immense et compacte avait accompagné les héros africains avec cette Coupe, appelée tendrement Kahloucha, que les coéquipiers du capitaine Ryad Mahrez avaient décroché haut la main : sept victoires en autant de matchs, 13 buts marqués pour 2 seulement encaissés, en terre égyptienne et dans le premier tournoi à 24 équipes et en juin. Quelques mois après, toujours au Caire, l’Algérie trustait quatre prix (meilleure équipe, meilleur entraîneur, meilleur joueur évoluant en Afrique et meilleur but), devant une planète football conquise.
On était les Rois du monde ! Comme l’aurait crié Jack et Rose dans Titanic de James Cameron. Malheureusement, cette embellie n’a pas duré longtemps et n’a surtout pas servi le football algérien. Ce titre africain, de l’avis de tous les experts, n’a pas été valorisé à sa juste valeur et n’a pas permis à la Fédération de construire dessus et le rentabiliser comme le font d’autres nations lorsqu’elles obtiennent un tel graal. Déjà, le jour de l’arrivée de la sélection, le président Zetchi est mis au piquet au salon du Palais du Peuple, au moment de prendre une photo, et salué par le président de l’époque, feu Abdelkader Bensalah.
Les génies du mal et la issaba, qui n’ont jamais quitté le football algérien, deve-
nant même son cancer récurrent, ont lancé une cabale contre le jeune président de la FAF qui était à sa première expérience. Ils emploieront tous les moyens, y compris l’utilisation d’un ministre, Sid-Ali Khaldi, pour atteindre leur objectif : pousser Zetchi à la porte de sortie. Ce dernier se battra contre les forces du mal jusqu’à la fin d’un mandat pénible et pourri. Accusé de tous les maux (affaire Halfaïa, affaire du Sahara occidental, …), empêché de recevoir le président de la FIFA, Gianni Infantino, le 22 février 2021, lâché dans l’arène en plein Covid, Zetchi a résisté, mais a décidé de ne pas briguer un nouveau mandat.
Il a préféré rentrer chez lui pour s’occuper de ses affaires et surtout de son académie El Ankaoui qui continue à produire de bons joueurs, dont le dernier, Yassine Titraoui, vient de signer au Dinamo Zagreb. Sans mot mais avec beaucoup de tristesse, il a vu tous ses projets démantelés par les coalisés qui ne trouvent leur compte que dans l’insta- bilité et la crise perpétuelle. Et l’une des victimes collatérales de cette descente aux abîmes, c’est bien évidemment l’équipe nationale dont le coach Djamel Belmadi est devenu la cible privilégiée des mêmes esprits malveillants. Il n’y a pas un jour qui passe sans que son nom ne soit évoqué, sans qu’il ne soit attaqué. Et cela continue.
La machine destructrice poursuit, en tous les cas, sa sale besogne pour détruire tout ce qui reste de ce 19 juillet 2019, dans un silence complice et assourdissant. Seulement voilà, l’Histoire ne s’efface pas et ne s’oublie. Merci à ses merveilleux joueurs qui avaient rendu sa fierté au football national. Merci à Djamel Belmadi, merci à Zetchi Kheïreddine.
LAFORDASSE