Véron Monsengo-Omba est une tombe. Le Secrétaire général de la Confédération africaine de Football n’apprécie trop lapolémique avec les médias, surtout ceux qui vendent du vent et qui ne l’ont jamais rencon- tré. Interrogé sur la polémique autour de sa gestion du secrétariat de l’instance, le patron de l’administration n’a pas eu l’opportunité de répondre. C’est le président de la CAF, Patrice Motsepe, qui est monté au créneau pour répondre (voir article ci-dessus : Le plein soutien de Motsepe à son SG ).
En revanche, il arrive à Véron Monsengo- Omba de se confier en off avec quelques journalistes. L’envoyé spécial de BOTOLA à Addis-Abeba, Nazim Bessol*, en fait partie. Il lui a soutiré, en exclusivité, quelques paroles concernant la campagne médiatique dont il a fait l’objet, quelques jours avant le 46ème Congrès de la CAF, clôturé hier dans la capitale éthiopienne. Et cela avant même l’inter- vention du SG pour apporter des éclairages. (voir article : Véron en toute confiance)
«Ma vie et mes revenus sont un livre ouvert. Mais j’intéresse beaucoup de monde». Des paroles pour faire diversion ou sont-elles pleines de sens ? En parlant de ses revenus, il fait allusion aux rapports de la Commission d›audit et de conformité de la CAF, mise en place fin août dernier pour enquêter sur les infractions qui lui sont imputées (non-respect des procédures, notamment des détournements de fonds, mauvaise gestion des ressources humaines, ainsi que des violations des règlements internes).
Le dernier rapport ayant « fuité » dénonce des charges non comptabilisées pour l’exer- cice clos au 30 juin 2023 de l’ordre de plus de 16 millions de dollars. Il n’est pas le seul à être pointé du doigt par la Commission qui demande sa suspension, il y a d’autres res- ponsables au sein de la CAF, à qui il leur est reproché « d’interférences non autorisées et de tentatives de manipuler le travail de ladite Commission afin de blanchir et tenter de porter secours au Secrétaire général ». Mais Véron n’en a cure, pour lui « le secrétariat de la CAF est un poste très convoité ».
En faisant référence à « beaucoup de monde », faut-il croire à la version répandue, mais non vérifiée dans les coulisses, que deux pays n’ont pas fait leur deuil d’avoir perdu ce poste hautement stratégique ? Véron, en déclarant sereinement « je ne suis nullement inquiet et je dévoilerai plus tard les dessous de cette affaire », semblait sûr de lui. Et pour cause, malgré ces accusations, il bénéficie toujours de la confiance de son ami et patron, Gianni Infantino, et de celle de Patrice Motsepe.
-YANIS B
*Nazim Bessol, journaliste d’investigation a été l’auteur de Cafgate qui a mis fin aux fonc- tions de l’ex-président de la CAF, Ahmed Ahmed.
