
Le ministre du budget du Roi et président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), membre du Conseil de la FIFA et du Comex de la CAF, Fawzi Lekjaa (notre photo en compagnie de Ahmad – Ahmad ex-président de la CAF) , a une nouvelle fois choisi le terrain politique pour exprimer son animosité envers l’Algérie. En mauvais élève, il a, dans une déclaration radiophonique, contesté la décision du Jury disciplinaire de la CAF, un organe indépendant. Dans le monde du football, la multiplication des casquettes et l’influence néfaste qu’il exerce depuis son élection au Comité exécutif de la CAF, en 2017, deviennent de plus en plus inadmissibles et insupportables au sein de l’instance panafricaine, malgré un lobbying très agressif et offensif.
Le champion de la lutte des places dans les instances internationales souhaite voir la Fédération algérienne de football (FAF), et donc l’Algérie, sanctionnée par la CAF. Le ministre délégué au budget du Roi annonce vouloir interjeter appel de la décision du Jury disciplinaire, qui a privilégié sans doute la voie de l’apaisement et une décision diplomatique en ne prononçant aucune sanction. « Après avoir vu les décisions, nous les avons vérifiées, et il est devenu clair qu’elles n’étaient pas du tout équitables. Nous avons donc terminé les procédures du dossier d’appel et nous allons les contester devant la Commission d’appel de la CAF, comme l’autorise la loi », a-t-il expliqué.
Une attitude insolente du récidiviste Fawzi Lekjaa, qui faisait autrefois la pluie et beau temps au niveau du Jury disciplinaire, et en tant que membre du gouvernement marocain, il préfère ignorer tous les appels à l’apaisement prôné par son président, Patrice Motsepe, avant, pendant et après le CHAN- 2022. Passé devant ce même Jury, après avoir agressé l’arbitre Bamlak Tessema, lors de la finale retour de la Coupe de la CAF, Zamalek – RS Berkane, en 2019, Fawzi Lekjaa avait réussi, avec l’aide de son ancien président et « ami », Ahmad Ahmad, à annuler la procédure et la sanction qui lui pendait au nez malgré un communiqué de la Fédération éthiopienne de football et les images de cette agression toujours en ligne sur Youtube.
Un manquement au code disciplinaire de la FIFA que Gianni Infantino a choisi d’exploiter à son avantage. En validant le dossier de candidature au Conseil de la FIFA, la Commission de gouvernance a fait une fleur au Marocain. Non seulement il n’avait pas été sanctionné dans le dossier Lagardère, comme l’avait été Ahmad Ahmad et Constant Omari, alors qu’il était membre de cette Commission chargée de négocier avec la firme française, mais en plus elle a préféré ne pas trop pousser les contrôles. Tout récemment, lors du Mondial au Qatar, les caméras ont même capté ses insultes contre l’arbitre qatari, Abdulrahman Al Jassim.
Une impunité qui dérange ses plus fidèles soutiens et qui renvoie une piètre image des affaires du football mondial et africain, à quelques jours du début du troisième mandat de Gianni Infantino à la tête de la FIFA. L’Italo-Suisse, qui a fait du changement et de la bonne gouvernance son credo, est aujourd’hui rattrapé par certaines de ses décisions, dont la dernière nomination du très contesté Noël Le Graët directeur de l’antenne FIFA, à Paris. Il en est également du comportement indécent de ses membres, à l’image du ministre-président Fawzi Lekjaa, dont les casseroles font de plus en plus de bruit dans son pays. Des banderoles sont déployées dans les stades, notamment par les supporters du Raja qui l’accusent d’être un parrain de la corruption au sein de la Fédération.