
Etonnant de précocité, Badredine Bouanani a fait montre d’autant de maturité en tranchant officiellement la question de sa nationalité sportive : Il sera international algérien !
Dans l’air depuis déjà quelques semaines, le choix « définitif » du jeune milieu offensif de l’OGC Nice a, en effet, été annoncé hier dans les médias français, le journal L’Equipe en tête. Le quotidien sportif de référence a, ainsi, affirmé, en début d’après-midi, que la « révélation de la saison à l’OGC Nice et international U-16, U-18, U-19 français a décidé de rejoindre la sélection algérienne», confirmant même l’information parue dans ces mêmes colonnes, il y a de cela plusieurs jours, et selon laquelle Bouanani devrait même être convoqué par Djamel Belmadi face au Niger. « C’est une décision dont il faudra peut-être se souvenir dans quelques années. Révélation de la saison avec l’OGC Nice, Badredine Bouanani (18 ans), qui avait porté le maillot des Bleuets en U-16, U-18 et U-19, a décidé de représenter l’Algérie. Le fruit d’une réflexion et de longues discussions avec le sélectionneur Djamel Belmadi», pouvait-on également lire à ce propos.
Avec Belmadi, il jouera de suite, pas avec DD
Une manière de mettre en exergue l’incroyable talent footballistique que l’Equipe de France de Didier Des- champs a officiellement perdu au bénéfice de sa voisine du Sud. Bien que très attaché à ses origines familiales et voulant forcément rendre fier son paternel, ancien gardien de but (remplaçant de Hichem Mezaïr) au Widad de Tlemcen, le choix de celui qui avait ébloui le stade Ahmed-Zabana, lors du tournoi de football des récents Jeux Méditerranéens d’Oran (25 juin-06 juillet 2022), a, aussi et surtout, obéi à des considérations sportives que la sélection nationale semble prête à lui offrir de suite, contrairement à celle dirigée par Didier Deschamps. Après avoir laissé entendre qu’il souhaitait, comme toute pépite franco-algérienne de son âge et de son potentiel, « se donner du temps pour faire son choix», le jeune milieu de terrain (18 ans) a forcément jugé le discours de Djamel Belmadi plus ambitieux et taillé pour lui.
La diaspora niçoise a fait le job
Ses échanges réguliers avec l’architecte du sacre africain de 2019, en Egypte, l’a, de plus, convaincu de la place privilégiée dont il bénéficiera au cœur de ce projet. Le fait de pouvoir jouir du statut d’international A, avant même que l’hiver ne tire complète- ment à sa fin, a, ainsi, fini par persuader «Badro» de franchir le pas. Surtout que pour espérer un jour bénéficier de la même place chez les Bleus de Deschamps, il lui faudra encore beaucoup de temps, de matches et éventuellement de saisons et de prouesses dans le très haut niveau. Aussi faudrait-il souligner le rôle (de l’ombre) joué dans la conclusion rapide de ce «dossier Bouanani» par les Algériens de l’OGC Nice, Youcef Atal, Hicham Boudaoui et Bilal Brahimi, qui l’ont convaincu de rejoindre les Fennecs dès maintenant au lieu d’espérer un éventuel intérêt des vice- champions du monde français. Considéré, à juste titre, par la Fédération française de football comme l’un des espoirs les plus prometteurs de sa génération et l’un des plus beaux fleurons de la formation hexagonale, Badredine Bouanani brille cette saison en Ligue 1.
Une convocation précoce ?
En 7 matches joués, il a déjà 3 passes décisives. Ou plutôt sept bouts de matches avec seulement 320 minutes disputées au cours des sept rencontres, où il est apparu sous le maillot niçois ! Ce- lui que ses formateurs au LOSC comparaient au Belge, Eden Hazard, et qui fait désormais partie des tout meilleurs jeunes de la planète football a, pour informa- tion, déjà enfilé la tunique bleue des équipes de France des moins de 16 ans,18ans et 19ans à23 reprises. A moins d’une blessure ou d’une grosse surprise, Bouanani aura l’honneur et le bonheur d’étrenner sa première cape sous le maillot vert dès le 23 ou le 27 mars courant, à l’occasion de la double confrontation, face au Niger, pour le compte des élimi- natoires de la Coupe d’Afrique des Nations 2023.
RACHID BELARBI