Pour son tout premier match avec un pacemaker, huit mois après son arrêt cardiaque, Nabil Bentaleb a marqué, gagné avec Lille et procuré à toute la planète football d’intenses émotions comme seul le sport peut véhiculer.
«A cœur vaillant, rien d’impossible», dit le fameux adage qui s’applique, à merveille, au petit miracle survenu au Roazhon Park de Rennes, à l’occasion de la réception de Lille, dans une fin de soirée dominicale qui restera dans les annales pour le scénario qu’elle nous a proposé et l’inoubliable frisson ressenti au moment où «notre» international a refoulé une pelouse en match officiel avant de surgir de nulle part pour marquer le but de la délivrance.
Au micro de DAZN, diffuseur officiel de la Ligue 1, Nabil Bentaleb ne pouvait, d’ailleurs contenir ses émotions. «Je m’entraîne le jeudi et le vendredi, on m’annonce que je suis potentiellement dans le groupe. Sur le corner, je savais. Je me dis qu’il faut que j’aide l’équipe à 0-0. C’est incroyable, des images qui resteront gravées à vie. Il y a des choses qui ne s’oublient pas et que je n’oublierai pas quand j’arrêterai le football, ça en fait partie», racontait tout enthousiaste le mondialiste 2014 avec les Verts.
«Des images gravées à vie»
Pour ce dernier, le simple fait de reprendre la compétition dans le haut niveau suffisait largement à son bonheur. Alors, marquer ne faisait pas initialement partie de ses objectifs du soir. «Franchement, non, je n’y avais pas pensé, mais entrer sur le terrain, ça fait huit mois que je le visualise. J’étais devenu comme un «scout», je regardais les matches d’en haut et je me demandais comment on pouvait s’améliorer. J’ai bossé très dur ces derniers mois pour arriver à ce résultat. On retient ça, mais le plus important, c’est déjà ma santé, celle de tout le monde, et surtout qu’on ait pris les trois points. Ma femme, mes parents… La victoire, c’est pour eux», s’exclamera celui que le LOSC a longuement fêté dans le vestiaire. De son côté, son entraineur Bruno Genesio a été tout aussi expressif en conférence de presse.
«C’est pour ma femme, mes parents…»
«C’est digne d’un film. Evidemment la victoire était importante après la contre-performance de la semaine dernière. Mais en plus, dans ces conditions, ça donne encore plus de joie, pour Nabil comme pour les autres joueurs. Il l’a mérité, car je ne crois pas en la chance, il a cru en lui. C’est une histoire incroyable, formidable. On méritait notre victoire, dans l’engagement, techniquement, tactiquement ; cela a mis du temps à se concrétiser, et ça valait le coup d’attendre. Le but de Nabil nous a mis sur un nuage, c’est difficile à décrire. Cela peut être un moment qui va marquer notre fin de saison, qui restera gravé dans l’histoire du club, de cette saison. Et dans la tête de Nabil, bien entendu», souligna le coach lillois, satisfait dans l’ensemble du rendement de son équipe.
«La victoire de la persévérance»
«Chuba Akpom a été généreux, il aurait pu se décourager après avoir raté son penalty, mais il a su revenir. Il a continué son travail de sape, et a été récompensé par un but. Beaucoup de présence, d’appels, sa qualité de jeu aérien… après, je n’aime pas isoler la performance d’un joueur, car c’est le groupe qui a répondu présent. Malgré les absences, cela montre que les joueurs ont de la qualité», conclut Genesio. Une analyse que partage son gardien de but, Lucas Chevalier, toujours au micro de DAZN.
«C’est une belle victoire de persévérance. Après le penalty, le but annulé, on craignait que ça tombe dans leur sens. C’est beau que ce soit Nabil qui nous emmène à la victoire. Brice Samba a fait un très grand match ce soir. On a vécu une semaine dernière compliquée, on a bien répondu aujourd’hui et montré du caractère. Je suis très fier, on repart de l’avant», estime le gardien des Dogues.
RACHID BELARBI
Élu homme du match
L’international algérien, Nabil Bentaleb, a marqué les esprits lors de son retour à la compétition avec le LOSC, après plus de huit mois d’absence en raison de problèmes de santé. Entré en jeu à la 75e minute, face au Stade Rennais, le milieu de terrain algérien n’a eu besoin que de trois minutes pour faire la différence, inscrivant le but du 2-1 pour Lille à la 78e minute. Une performance remarquable qui lui a valu d’être élu homme du match, en reconnaissance de son impact immédiat et de sa prestation de haut niveau. Ce retour réussi marque une étape importante pour Bentaleb, qui espère désormais retrouver son meilleur niveau et s’imposer progressivement dans l’effectif lillois.
