Euro/AfriqueLes infos

ALG : Atal a besoin encore plus de soutien !

Rachid Belarbi

Alors que la fenêtre internationale de ce mois d’octobre lui avait permis de retrouver du poids et de l’importance en sélection, le retour en Europe de Youcef Atal prend des allures de cauchemar sans fin. Tout cela sans que la FAF ne bouge le petit doigt.

A quoi pensait Atal lorsqu’il avait lancé, à la 39ème minute de ce prolifique Algérie – Cap -Vert, Houssem Aouar en profondeur pour le premier but du Romain sous le maillot vert ou encore lorsqu’il trouva la tête d’Islam Slimani sur un superbe centre pour l’égalisation dans le money time face à l’Égypte ? A la manière dont il fêtera ce retour en force avec deux offrandes en deux rencontres amicales ? A ses statistiques en sélection ? Au sulfureux derby qui l’attendait en club face à l’Olympique de Marseille ? Certainement et à plein d’autres choses. A tout, ou presque, mais pas à l’enfer qui l’attendait. Broyé par l’impitoyable machine médiatique française, connue pour être au service d’un lobby bien enraciné et lynché par le tribunal numérique des réseaux sociaux, le latéral-droit vit, à 27 ans, une terrible situation. Bien qu’ayant besoin des services de son joueur qui a retrouvé un très bon niveau cette saison, l’entraîneur de l’OGC Nice, Francesco Farioli, ne pouvait d’ailleurs que suivre les directives de son club employeur.

Broyé en France, silence en Algérie !

En entame de sa conférence de presse jeudi, à 48h du choc face à l’OM, le tacticien italien a ainsi été questionné sur la suspension de Youcef Atal. Sa réponse était dénuée de toute ambiguïté. «Je pense que le communiqué du club a été très, très clair. Je peux ajouter quelque chose du point de vue personnel, en tant qu’être humain et père de famille, parce que la vérité, c’est que ce que nous sommes en train de voir est une catastrophe humanitaire qui n’a pas de drapeau, qui n’a pas de religion. Ça va au-delà de tout. Je crois que nous, en tant que sportifs, en tant que personnes qui avons l’opportunité de parler à de nombreuses autres, nous avons le devoir d’envoyer un message fort, un message de paix. Le devoir d’espérer que cette catastrophe humanitaire puisse prendre fin le plus rapidement possible», a expliqué l’entraîneur des Aiglons, avant d’évoquer la manière avec laquelle a réagi son vestiaire. «Youcef est un joueur que nous aimons tous. Un joueur important, un garçon à qui nous tenons tous.

Défendu par Dante, mais pas par Farioli

Mais je le répète : en tant que sportif, nous avons de nombreux droits mais nous avons aussi quelques devoirs. Le communiqué du club a été très clair. Il y a une suspension, une enquête judiciaire en cours. Tout cela va au-delà de l’aspect sportif», soulignait Farioli tout en faisant allusion à la procédure judiciaire qui vise l’ancien joueur du Paradou pour «apologie du terrorisme». Suspendu par son club comme première et immédiate sanction disciplinaire, «préalables à celles qui pourraient être décidées par les instances sportives et judiciaires», Atal a, entre-temps, reçu le soutien moral de son capitaine quadragénaire. «C’est un sujet très compliqué. Youcef sait l’erreur qu’il a faite. Je le connais depuis plus de cinq ans. Je n’ai jamais vu Youcef aussi triste et aussi dévasté. Je vois comment il est avec mes enfants, ses rapports avec les gens autour de lui. Je suis persuadé qu’il veut la paix. La paix dans le monde. Aujourd’hui, il est vraiment triste, déçu et dévasté par cette histoire» a, en effet, déclaré le Brésilien Dante, sur le plateau de l’émission GymTonic.

L’OM a été pénalisé par sa faute !

La «gravité» de l’affaire Atal est telle qu’elle a même eu un impact direct sur la décision des autorités locales d’interdire le déplacement des…supporters marseillais à Nice à l’occasion de la rencontre qui devait se jouer hier soir à l’Allianz Riviera pour le compte de la 9ème journée de Ligue 1. Le nouveau préfet des Alpes-Maritimes, Hughes Moutouh, a, ainsi, signé mercredi dernier, un arrêté «restreignant la liberté d’aller et venir des supporters du club de football de l’Olympique de Marseille dans la commune de Nice et d’accès au stade Allianz Riviera», avait rapporté le quotidien Nice Matin dans son édition d’hier. Cette décision radicale a été justifiée par «le caractère répété d’événements graves de nature à troubler l’ordre public lors des précédentes rencontres entre les deux équipes », tout comme « la rivalité permanente et violente opposant les supporters ultras des deux clubs depuis plusieurs années». Mais pas que !

Réaction impérative de la FAF et du MJS

La même source explique que l’élévation de Vigipirate au niveau «urgence attentat» a aussi motivé cette décision selon la préfecture des Alpes-Maritimes. «Le contexte national que nous connaissons, le contexte local avec l’affaire Youcef Atal ainsi que de probables manifestations pro-palestiniennes samedi, que j’interdirai, font que le moment n’est pas encore venu pour accueillir les supporters marseillais dans des conditions de sécurité adéquates », expliquait ledit édile deux jours plus tôt dans les colonnes de Nice Matin. Tout cela au moment où ni la FAF, ni le MJS, ne se sont encore prononcés à ce propos ! Tout comme aucun de ses coéquipiers en sélection n’a daigné condamner ce matraquage médiatique et acharnement politique !

RACHID BELARBI

Bouton retour en haut de la page

Adblock détecté

S'il vous plaît envisager de nous soutenir en désactivant votre bloqueur de publicité