
Pour son ultime match-test, aujourd’hui à El Aïn, avant d’embarquer dans une envoûtante épopée à double objectif majeur, la sélection nationale algérienne retrouvera son vieux rival égyptien pour un combat de chefs qui n’aura d’amical que le nom.
Dans sa quête de perfection, Djamel Belmadi éprouvait ostensiblement la boulimique ambition de défier les meilleurs. La décision d’aller au charbon, de mettre la tête dans la gueule du lion (de la Teranga), d’y sortir avec ses tripes et d’en revenir avec son scalp et une victoire de prestige qui le conforte dans ses idées et sa démarche va dans ce sens. S’opposer à l’Égypte, reine incontestée du continent avec ses sept couronnes, en est le prolongement logique. Après avoir désossé le Cap-Vert, réduit au simple rôle de punching-ball, jeudi soir, sur l’herbe de Hamlaoui Stadium, le sélectionneur national voudra à coup sûr frapper un dernier grand coup avant d’entamer les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026, dans un mois.
Frapper un grand coup avant novembre
Pour ce faire, il parait évident qu’il ne tergiversera point au moment de cocher sur la feuille de match l’identité du onze qu’il considère comme le meilleur et sur lequel il fonde tous ses rêves d’Amérique dans trois années qui s’écouleront très vite et toute son ambition de trône continental l’hiver prochain. C’est qu’en sélectionneur désormais rompu aux joutes continentales et aux chocs à enjeux planétaires et repu en matière d’illusions amères, Djamel Belmadi aspire, à travers ce combat face aux Pharaons, à huiler au maximum la «machine» appelée à transformer ces fantasmes de grandeur en réalité. Sauf improbable retournement de situation, l’on verra gambader d’entrée sur la pelouse du stade Hazaâ Ben Zayed la même équipe qui a ridiculisé le Cap-Vert le week-end dernier, avec une reconduction attendue de la «quinta» offensive qui s’était donnée à cœur joie à Constantine, avec Riyad Mahrez, Houssem Aouar, Islam Slimani, Mohamed Amine Amoura et Amine Gouiri.
La tentation Laârouci, l’assurance Bensebaïni ?
La tentation de solidifier davantage le flanc gauche vu l’impressionnant pedigree du client du soir, le légende liverpuldienne Mohamed Salah, devrait néanmoins faire réfléchir Djamel Belmadi sur la pertinence de faire de nouveau coulisser Rami Bensebaïni vers son poste préférentiel au lieu de l’associer dans l’axe à Aïssa Mandi dans son nouveau rôle. A ce propos, le dernier débarqué en vert, Yasser Laârouci pourrait bien en profiter pour effectuer son baptême du feu comme alternative au peu rassurant Ahmed Touba. La profondeur de banc dont il dispose, avec des éléments du calibre de Saïd Benrahma, Badreddine Bouanani, Farès Chaïbi ou encore Hichem Boudaoui et autre Bachir Belloumi offrent, du reste, de belles garanties comme alternatives ou seconds choix.
Belmadi : «Un gros match»
C’est en substance ce qu’il a laissé entendre à son arrivée aux Emirats Arabes Unis au micro des chaînes locales et égyptiennes. «C’est sûr, c’est un gros match contre nos frères égyptiens. Ça fait longtemps que nous ne sommes pas rencontrés. C’est un derby entre deux formations de haut niveau. Je n’en doute pas, ce sera un match au sommet et il y aura du beau spectacle», a-t-il assuré à ce propos. Et d’enchaîner à propos de sa team : «Nous n’avons pas été bons lors de la dernière CAN, je l’avoue. Maintenant, nous avons l’ambition d’être présents en force lors de la prochaine CAN et incha’Allah nous serons à la hauteur».
«Tous les ingrédients sont réunis»
Interrogé à propos de l’absence de Baghdad Bounedjah, le patron technique des Verts a été assez clair. «Il est actuellement aux soins, mais c’est un joueur qui a prouvé son niveau et son talent, notamment en sélection. Il peut marquer à tout moment. Je suivrai tous les joueurs jusqu’au dernier moment (avant l’annonce de la liste pour la CAN-2023) et incha’Allah il sera présent avec nous en Côte d’Ivoire. Tout est une question de destin», a-t-il laissé croire, avant de conclure au sujet de ces retrouvailles entre grands d’Afrique : «Face au Sénégal, c’était certes un match amical, mais c’était chez la meilleure équipe du continent. C’était une sorte de finale entre les deux derniers champions. On les avait battus par deux fois lors de la CAN 2019 et c’était pour eux une possibilité de revanche, mais el hamdoulileh, nous avons sorti un très gros match et nous avons gagné. C’est presque dans la même logique que cette rencontre face à l’Égypte contre laquelle tous les ingrédients sont réunis pour produire une belle opposition».
RACHID BELARBI