ALG : Véron, son livre ouvert et la politique de la chaise vide
LAFORDASSE
«Ma vie et mes revenus sont un livre ouvert. Mais j’intéresse beaucoup de monde». C’est avec ces paroles que le Secrétaire général de la Confédération africaine de football, Véron Mosengo- Omba, s’est confié à l’envoyé spécial de Botola, Nazim Bessol, la veille de la 46ème assemblée générale de l’instance continentale qui s’est tenue en novembre dernier à Addis-Abeba, en Ethiopie. Cette réplique faisait allusion aux rapports de la Commission d’audit et de la conformité, mise en place pour enquêter sur des infractions qui lui sont imputées (non- respect de procédures, détournements de fonds, mauvaise gestion des ressources humaines ainsi que des violations des règlements internes).
Cette situation a suscité une indignation, mais aussi des attaques en règle contre Véron de la part de certains de ses détracteurs, dont quelques journalistes à la petite semaine, qui se sont donnés à cœur joie pour descendre en feu le Secrétaire général de la CAF. Mais voilà que le 23 janvier dernier, un communiqué de presse de la CAF a annoncé que le procureur général suisse a abandonné les enquêtes contre Mosengo-Omba, faute de fondement juridique et l’absence manifeste de motif pour ouvrir une instruction. En effet, en novembre 2024, le Secrétaire général de l’instance faîtière s’est rendu de son plein gré à Fribourg, en Suisse, pour répondre aux interrogations liées aux enquêtes préliminaires.
Dans ce même communiqué, la CAF s’est félicitée de la décision prise par le bureau du procureur suisse et est ravie de constater que la culture de l’éthique, de la transparence et de la gouvernance, instaurée sous la présidence du Dr Patrice Motsepe, continue d’être respectée et appliquée au sein de cette organisation. Conséquence de cette nouvelle donne, c’est Véron qui se retrouve renforcé dans son statut d’homme fort de la CAF au moment où certains cercles en Algérie ont décidé de ranger leurs plumes vitriolées, surtout depuis l’annonce de la candidature du ministre et président de la FAF, Walid Sadi, plus que jamais certain d’être au Comité exécutif de la CAF.
La stratégie mise en place semble porter ses fruits, et la démarche algérienne a non seulement permis de renouer avec le giron exécutif, mais encore elle s’est attirée plus de sympathie et un renforcement des liens avec la classe dirigeante. L’un dans l’autre, la fédération avait besoin d’une stratégie empreinte de bonne intelligence pour mieux se placer et s’introduire, et surtout éviter la politique de la chaise vide, comme ce fut le cas, hier, lors de la cérémonie de tirage au sort de la CAN-2025 où seuls le sélectionneur national, Vladimir Petkovic, et le manager de la sélection étaient présents, à Rabat.
– LAFORDASSE
