
Tout le monde parle aujourd’hui de l’exploit mérité du Maroc à la Coupe du monde, au Qatar, en atteignant les demi- finales de la compétition après avoir éliminé de grandes nations, comme la Belgique, longtemps première au classe- ment FIFA et troisième au dernier Mondial en Russie 2018, l’Espagne, championne du monde en 2010 avec deux Euros (2008 et 2012), et le Portugal, champion d’Europe en 2016, et ce, après avoir fait match nul, face aux vice-champions croates, et battu le Canada. Une performance qui restera pour longtemps dans l’histoire du football mondial et qui interpelle en même temps nos responsables à tous les niveaux, et pas seulement chargés de la chose footballistique (FAF) et sportive (MJS), mais encore plus haut pour dire que le football, l’économie du football et ce que peut procurer ce sport comme bienfaits ont dépassé tout entendement. En sus de l’impact purement sportif, le Maroc va empocher au moins 20 millions de dollars qui viendront renflouer les caisses d’une Fédération royale bien remplie, mais aussi renforcer une politique éprouvée qui a donné ses fruits et une image qui donnera des atouts supplémentaires à l’orga- nisation, par exemple, de la CAN-2025 dont l’Algérie est également candidate apparemment.
Si la sélection marocaine a atteint un tel niveau, c’est parce qu’il y a eu un réel investissement contrôlé, financier et humain, voire organisationnel et infrastructurel, dont les fruits sont là aujourd’hui. Car au-delà de la sélection A, l’équipe A’ est détentrice du titre africain durant les deux dernières éditions du CHAN. Les sélections de jeunes perfor- ment et progressent à grands pas, et les féminines sont à l’avant-garde après avoir atteint la finale de la CAN-2022 au … Maroc dans des stades pleins, une première en Afrique et dans le monde arabe. La sélec- tion Futsal est championne d’Afrique et arabe et occupe la 8ème place au monde, et la direction technique nationale du Centre Mohamed VI, à Rabat, est une merveille et surtout une machine à joueurs. Voyez l’effectif drivé par Regragui, où plusieurs éléments sont sortis de cette structure bien encadrée. Que dire des clubs marocains, mieux structurés et organisés, qui commencent à faire main basse sur les compétitions continentales (Le Wydad et Nahdat Berkane, tous deux vainqueurs des dernières éditions de la Champions League et la Coupe de la CAF).
Tout ça pour dire que rien ne vient du hasard et tout émane d’une stratégie volontariste, certes, mais bien réfléchie et engageante, très bien encadrée sur le double volet, compétence et financement. Tout ça pour dire que la stabilité, le travail sérieux dans la discrétion, appuyé par une vraie diplomatie sportive et des lobbys structurants, vous font atteindre vos objectifs tôt ou tard. Malheureusement, le 20 juillet 2019, et vous vous deman- dez pourquoi cette date en particulier, marque un tournant dans la vie de notre football, même si certains la trouvent anodine et l’ont oubliée complètement. Le lendemain du sacre en Égypte, à la CAN-2019, un homme, le président de la FAF, a été ‘’puni’’ pour avoir mené l’Algérie au sacre en se mettant au piquet au Palais du Peuple, là où sont reçus les héros de l’Algérie, comme le fait aujourd’hui le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour honorer et encourager les meilleurs de la nation. Ce jour-là, un jeune et prometteur président, invité récemment au Qatar, pour la Coupe du monde, par le président de la FIFA en personne, est parti en toute discrétion, affaibli et jeté en pâture aux forces du mal qui, depuis, ont tout fait pour le débarquer.
Terminant son mandat à bout de souffle, Kheïreddine Zetchi est parti pour un aller sans retour, non sans laisser la Fédération dans l’incertitude et le doute. Un an et demi après, on vient constater les dégâts d’un choix irréfléchi et le travail de sape mené par une bande de revanchards sans vergogne dont le seul souci est de bénéficier des privilèges mesquins que procurent le football. Une Fédération dés- tructurée (DTN vidée, DCGF, abandonnée, projets des académies gelés, …) par celui qui a remplacé Zetchi et qui, d’ailleurs, a vu son mandat écourté à une année seulement après l’élimination cruelle, et dans des conditions hallucinantes, de la sélection nationale du Mondial au Qatar. La leçon sera-t-elle retenue ? C’est ce que tente de faire l’actuel locataire de Dely Ibrahim, Djahid Zefizef, en recollant les morceaux d’un édifice ébranlé.
LA FORDASSE