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ALG : Sadek Djamaoui « Jibouha Ya Louled est mon œuvre »

ITW réalisé par Yanis B

Chanteur, auteur-compositeur, interprète, poète et fondateur de groupe El Bahara, c’est ainsi que se présente Sadek Dje- maoui. L’auteur du célébris- sime hymne des Verts qu’un chanteur marocain a piqué pour en faire celui des Lions de l’Atlas, au Qatar.

Jibouha Ya Louled est reprise en chœur par les supporters marocains au Mondial du Qatar. Comment expliquez-vous cela ?

Je ne suis pas contre le fait que Jibouha Ya Louled soit reprise dans n’importe quel stade du monde dans la mesure où on la place dans le répertoire de l’Algérie. En revanche, j’en veux au chanteur marocain qui l’a plagiée pour en faire sa propriété culturelle. J’ai écrit la chanson pour l’équipe nationale vers la fin de l’année 1981, alors que j’avais 33 ans. Je ne savais pas qu’elle allait faire partie de notre patrimoine sportive. Je la voyais comme une chanson patriotique qui rassemble et qui se chante que ce soit dans un stade ou dans la rue. Quand on écoute ses paroles, on s’en rend compte.

C’est bien lors du Mondial -82 que Jibouha ya Louled a débuté son retentissant succès.

Effectivement. Un mois avant le coup d’envoi de cet évé- nement, Jibouha Ya Louled n’était pas connu du public. C’est lors de sa diffusion à la TV dans une émission de Habib Benali (Allah Yerha- mou) que les téléspectateurs l’ont adoptée. Le lendemain,
ce fut le rush dans les maga- sins discos et elle est devenue, en quelque sorte, l’hymne de l’équipe nationale. Elle avait concurrencé les 23 autres hymnes présents en Espagne et elle avait même fait l’objet d’une bande dessinée dans El Moudjahid, réalisée par Ahmed Bessol et Sid Ali Melouah.

Les supporters du Maroc l’ont « squattée ». Et les médias du Royaume n’ont pas hésité à déclarer que Jibouha Ya Louled est marocaine.

Cela ne date pas d’Aujourd’hui, cette expropriation. Au Mondial mexicain, en 1986, un chanteur marocain, dont je ne connais pas le nom, l’avait accaparée. Personne ne s’en est soucié. Mais les mélomanes savent très bien que c’est faux. Le rythme de la chanson est typiquement algé- rois, on l’appelle El Hadaoui (6/8).

Pourtant, il y a l’office national ONDA, il aurait pu intervenir ?

Que voulez-vous que je vous dise. Dans d’autres pays, les chanteurs sont protégés, je ne crois pas que nous le soyons sur le plan international. Lors de la CAN-2019 en Égypte, la chaîne qatarie, beIN SPORTS, s’est servie copieusement de Jibouha Ya Louled et je n’ai pas perçu un centime. C’est normal ça ? L’ONDA doit posséder un service conten- tieux et des compétences pour défendre nos intérêts.

ITW RÉALISÉ PAR YANIS B

 

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