Football algérienLes infos

ALG : Qui doit financer le football amateur ?

MALIK MOHAMED

Au détour de la visite de Walid Sadi, ministre des Sports et président de la FAF, dans les wilayas de Saïda et de Sidi Bel-Abbès, et parmi les questions qui ont été soulevées par les acteurs locaux, celle du financement des clubs amateurs, pas forcément dans le football, mais dans toutes les disciplines. Cependant, pour ce qui concerne le sport le plus populaire, des milliers de clubs en Algérie souffrent d’un manque de financement, car la majorité dépendent de l’aide de l’État – notamment des mairies comme celle d’Oran – sous toutes ses formes et ont de grosses difficultés à attirer des sponsors ou des mécènes et de trouver des financements conventionnels en dehors des subventions disponibles.

Ces dernières, quand elles se trouvent, sont souvent dérisoires et ne suffisent pas à couvrir un plus grand nombre d’associations et de clubs, et où en général le football en phagocyte le plus gros des budgets. Il faut reconnaître que la question du modèle de financement du football algérien est toujours posée, que ce soit pour les clubs professionnels dont la moitié (soit 8 clubs) est détenue par des entités économiques publiques, sept sont sponsorisés et un seul, le Paradou AC, « exclu » de cette démarche globale, ou bien pour les clubs amateurs qui se débattent chaque début de saison pour s’engager, payer les assurances d’usage, s’acheter des équipements et du matériel pédagogique.

En face, la situation n’est pas aussi reluisante avec la baisse des subventions, la hausse de tous les coûts, l’augmentation des besoins conséquemment à l’augmentation de la population et
de la pratique, la multiplication des infrastructures à rentabiliser et les encadrements de qualité à payer, en plus des indemnités aux bénévoles qui s’investissent dans le sport amateur. D’ailleurs, on aimerait bien connaître la photographie des clubs amateurs en Algérie, leur nombre, leurs spécificités, le nombre de disciplines et de catégories qui activent, leur répartition géographique, leur polarisation et leur impact sur le tissu social et amateur, leurs budgets (sources de financement et dépenses), le nombre de pratiquants et donc de licenciés, et bien d’autres paramètres qui permettent la compréhension et la recherche de solutions.

Car malgré le dynamisme et la jeunesse de ce secteur, les défis sont immenses et nécessitent des solutions stratégiques et des projets structurants, en dehors de ce que prévoit la réglementation, notamment le décret exécutif n°15-74 du 16 février 2015 fixant les dispositions et le statut-type applicable au club amateur, et face au financement limité, la faiblesse des structures administratives et du management, se dressent l’insuffisance des infrastructures, de la compétitivité et un encadrement de haute qualité. Les acteurs du secteur connaissent bien leurs préoccupations et attendent de véritables solutions à travers des fonds de financement conséquents dédiés au développement et à la formation.

A cela, il faudrait ajouter des programmes bien encadrés et accessibles, d’infrastructures ouvertes à tous et adaptées, un système de suivi-évaluation des performances individuelles et collectives, adossé à des objectifs à moyen et long termes, l’optimisation des moyens et de la ressource humaine surtout compétente, affectée au secteur et l’organisation de compétitions valorisantes à même de faire progresser les footballeurs à différents niveaux. Il y a du boulot pour ceux qui se passionnent pour le football amateur.

MALIK MOHAMED

Bouton retour en haut de la page

Adblock détecté

S'il vous plaît envisager de nous soutenir en désactivant votre bloqueur de publicité