
Au moment où le projet de loi relatif à la presse écrite, aux sites électroniques et à l’audiovisuel, est en examen au niveau de la Commission parlementaire de la Chambre basse, le débat est essentiellement axé sur la presse dite généraliste, son avenir, son financement et son rôle. Un débat autour duquel, plusieurs responsables de la presse nationale ont été conviés par les parlementaires pour ap- porter leur contribution et leur expérience. Une démarche somme toute normale et naturelle, car qui mieux que les principaux acteurs peuvent détailler et rendre compte de leurs difficultés au quotidien, de leur vision et surtout de leurs attentes.
Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a fait de ses rencontres régulières avec les représentants de la presse nationale un marqueur de sa gouvernance et de sa mandature depuis son élection. Il a recalé à deux reprises les moutures portant projet de la loi sur l’audiovisuel et la loi sur la presse écrite et électronique, présentées par le gouvernement. Et, il a tout récemment ordonné une «organisation plus complète de la presse écrite et électronique à travers cette loi, en vue de l’éloi- gner de toute forme d’exploitation…». C’est dire toute l’importance qu’il accorde au présent et à l’avenir de la presse.
Si les grandes lignes de la nouvelle loi sont tracées pour une réorganisation efficiente du secteur et son assai- nissement des pratiques héritées au fil des années d’un système de prédation au détriment des règles les plus élémentaires du métier de journaliste mais aussi celle du marché, le projet de loi ne peut et ne doit ignorer la presse sportive et ses spécificités. Parce que le sport en général, et le football en particulier, occupe une place importante au sein de la société et également parce que l’Algérie aspire à reprendre sa place dans l’échiquier régional et mondial, notamment au niveau des instances internationales. Aussi la marginalisation de la presse sportive constitue-t-elle un handicap majeur.
Quelques jours après la clôture du CHAN-2022 et à quelques semaines du coup d’envoi de la CAN-U17, méconnaître les spécificités et les difficultés d’une presse sportive abondante est une erreur à corriger. Elle ne peut rester à la marge de l’Algérie nouvelle, alors qu’elle a une place à occuper et un rôle à jouer, notamment pour ce qui est des échéances à venir. Elle est, qu’on le veuille ou pas, concomitante à la diplomatie sportive de notre pays. Certes, la presse nationale est «une et indivisible», mais les spécificités de celle dite spécialisée — et donc celle de la presse sportive — constituent une réalité à ne pas ignorer. Peut-être que ses représentants seront-ils conviés à El-Mouradia lors des enrichissantes rencontres périodiques avec les médias ?
– NAZIM BESSOL