
Assurée de disputer la 23ème édition de la Coupe du monde, cet été, en Amérique, la sélection nationale doit désormais penser à élever son niveau de jeu et d’exigence, à deux mois d’une CAN-2025 où elle sera forcément attendue.
Cette fois-ci, ça peut passer ! Alors que ses joueurs, tout heureux d’avoir décroché un succès qui a contribué à ambiancer un stade Hocine-Aït- Ahmed en transe festoyaient encore, le sélectionneur national cherchait à trouver la meilleure formule possible pour «commenter» la décevante prestation de son équipe. Il n’est, toutefois, pas allé loin pour trouver l’argument idéal, liant le contexte festif dans les tribunes à la prestation en demi-teinte sur le terrain. «Quand on se qualifie à une Coupe du monde après douze ans d’attente, il est normal qu’il y ait une légère baisse de concentration chez les joueur», affirmera-t-il, en insistant sur le fait que «l’essentiel, c’est que l’état d’esprit du groupe nous ait permis de revenir dans le match, de décrocher les trois points».
Corriger les erreurs de casting
«Quand on regarde le nombre d’occasions ratées, onze contre trois pour les Ougandais, il est inutile de trop s’attarder sur les détails», tranchera Vladimir Petkovic, dans une analyse un tantinet simpliste. Le patron technique des Verts n’a, cependant, pas trop cherché à polémiquer un soir de fête, ni à justifier des choix que presque personne n’a vraiment compris, comme cet entêtement à titulariser encore et toujours les «centenaires» Aïssa Mandi et Riyad Mahrez alors que leur rendement leur offrirait, au mieux, une place sur le banc. La manière avec laquelle les attaquants de l’Ouganda Okello et Mukwala ont transpercé la défense pour aller battre Luca Zidane dit, pourtant, tout de ce que ne devrait pas être une charnière centrale !
La méritocratie plutôt que la renommée !
Petkovic l’a, pourtant, lui- même concédé d’autres termes qui laissent à penser que le changement n’est pas pour bientôt. «Nous avons fait le jeu, même s’il y a eu quelques défaillances techniques. On encaisse un but sur une erreur individuelle», soufflera-t-il, comme pour absoudre son capitaine et vice-capitaine de leur presque non-match durant les deux premiers tiers du temps réglementaire. Or, en parallèle aux errements et erreurs de jugement d’Aïssa Mandi, le manque d’impact et de percussion de Riyad Mahrez a, aussi, plombé l’EN en limitant son pouvoir offensif alors que sur le banc se trouvaient deux alternatives de niveau international avec Anis Hadj- Moussa et Badreddine Bouanani.
La CAN c’est dans deux mois
De quoi préparer l’opinion publique à (re)voir les mêmes
erreurs de casting dans un peu plus de deux mois au Maroc, en dépit de tous les appels à la raison et les critiques (justifiées) l’exhortant à revoir la composante de son onze et à favoriser la méritocratie plutôt que la renommée. Conscient de ce que peut lui valoir un tel entêtement comme désamour du public et pression négative sur la sélection, Petkovic usera, pour l’occasion, d’une formule bien connue à l’approche d’une phase finale. «J’ai déjà dit à Oran que les places seraient chères. Les joueurs sont prévenus : il faudra montrer de grandes qualités pour espérer intégrer ou conserver sa place dans l’effectif».
Un discours destiné aux sans-grades
«Pour la CAN, les choix seront encore plus difficiles. Il est primordial que tout le monde soit en bonne santé et au top physiquement», dira le tacticien serbe dans un discours qui ne devrait, néanmoins, concerner que les «sans-grades» du groupe, ceux qui n’ont eu que quelques minutes comme lot de consolation au cours de cette fenêtre internationale. «Le groupe s’est toujours battu et n’a jamais lâché. Cet état d’esprit nous permet d’envisager l’avenir avec optimisme et sérénité. L’intégration de nouveaux joueurs est facilitée par la cohésion qui règne au sein du groupe», a-t-il conclu à ce propos, question de ne pas froisser ses cadres ou donner de faux espoirs aux jeunes impatients.
– RACHID BELARBI