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ALG : Luca Zidane, c’est aussi l’échec de la formation

MOHAMED MALIK

L’annonce du changement de nationalité sportive de Luca Zidane, le fils de l’ancien Ballon d’Or et star des Bleus, a fait débat et polémique en Algérie et même en France. Du fait qu’il porte un nom qui sonne à une époque où les relations entre la France et l’Algérie sont hyper tendues et à quelques encablures d’une CAN-2025 et du Mondial-2026, forcément qu’il y a du frétillement dans l’air.

Mais au-delà du fait qu’un Luca Zidane est une solution supplémentaire pour Vladimir Petkovic au poste de gardien de but qui, apparemment, est devenu un véritable casse- tête pour le coach des Verts, la question de fond que ne semble pas vouloir poser la plupart des observateurs et des techniciens, c’est celle de la formation des gardiens de but en Algérie.

Si la formation de base et proprement dite des footballeurs, en général, est toujours en mode galère en Algérie, que dire alors de celle spécifique des gardiens de but, malgré la présence d’une pléiade d’anciens portiers qui travaillent un peu partout dans les clubs et dans les différentes catégories ?

Une telle problématique devrait être prise sérieusement en charge par la direction technique nationale (DTN), ne serait-ce que sur le plan de la réflexion. Pourquoi n’arrive-t- on pas à avoir des portiers de très haut niveau depuis presque deux décennies pour répondre aux besoins de la sélection A ?

Car il n’est pas normal que le pays qui a enfanté des gardiens de renom, de celui de la glorieuse équipe du Front de libération nationale (FLN) avec Ibrir et   défunt Abderrahmane Boubekeur jusqu’à Faouzi Chaouchi, en passant par les Mohamed Abrouk, Mohamed Nassou, Kamel Tahir, Mehdi Cerbah, Antar Osmani, Nacerdine Drid, Larbi El-Hadi, Kamel Kadri, Liamine Bougherara, Azzedine Doukha, Louanès Gaouaoui, Hichem Mezaïr, Mohamed Nassim Ousserir, Mohamed Lamine Zemamouche pour ne citer que ceux-là qui, à un moment donné, ont gardé les cages de l’équipe nationale, n’arrive pas à faire émerger au moins un de la même trempe.

De la Coupe du monde 2010 jusqu’à la CAN- 2021 au Cameroun, un homme a régné sans partage pratiquement, c’est Raïs Ouahab M’Bolhi, ne laissant que quelques miettes à ses «concurrents». Prenons par exemple la période où la sélection était coachée par Djamel Belmadi, sur la période 2018 – 2024, M’Bolhi totalise à lui seul 36 matchs (3640 minutes) sur les 63 disputés, bien loin devant Anthony Mandréa (6), Moustapha Zeghba (6), Alexandre Oukidja (6) et Azzedine Doukha (2), soit les cinq portiers utilisés par l’ex-sélectionneur national.

Aujourd’hui, plusieurs gardiens activent au niveau des clubs, dont les trois convoqués au dernier stage des Verts, et tous issus – une première – du championnat national, en l’occurrence Alexis Guendouz (formé en France), et les purs produits locaux, Oussama Benbot (USM Alger) et Zakaria Bouhalfaya (CS Constantine), mais qui, malheureusement, n’ont pas fait tilt et convaincu jusqu’à présent le staff technique, avec à sa tête Petkovic.

Il est donc temps de réfléchir sérieusement à créer carrément une école des gardiens de but, une approche qui existe déjà ailleurs, ou bien spécifier une formation en direction de ce poste, d’autant que les méthodes d’entraînement ont complètement évolué, pour ne pas dire révolutionné. Cela nous épargnerait au moins de courir derrière la formation des autres.
– MOHAMED MALIK

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