
La cérémonie de remise du trophée au champion de la saison footballistique 2024-2025, le MC Alger, n’a pas été comme l’espéraient les supporters du vieux club algérois. Ils n’ont pas apprécié les subtiles vérités du P-dg de Sonatrach, Rachid Hachichi, propriétaire du club algérois.
Samedi, au centre d’entraînement du Mouloudia d’Alger, Abderrahmane- Aouf – Baba Hamoud à Zéralda, à l’ouest d’Alger, était jour de fête à l’occasion de la cérémonie de remise du trophée de champion d’Algérie de la Ligue professionnelle saison 2024/2025. Une cérémonie qui devait se tenir le samedi 21 juin à l’issue de la dernière rencontre du championnat opposant le Doyen au NC Magra au stade du 5-Juillet 1962. Malheureusement, cette festivité n’a pas pu avoir lieu à cause de l’effroyable accident qui a coûté la vie à quatre supporters mouloudéens et une soixantaine de blessés. Un mois après ce drame, la Ligue de football professionnel (LFP) a décidé d’organiser cette cérémonie de remise du trophée au siège du MCA, sous l’égide de la Fédération algérienne de football (FAF) dont le nom était curieusement incrusté sur le bouclier au lieu de celui de la LFP ! Cette cérémonie a été marquée par l’absence de l’entraîneur et artisan de ce 9e sacre du club, le Tunisien Khaled Ben Yahia qui, selon nos informations, n’aurait pas apprécié la façon de faire de la direction mouloudéenne qui, dans la foulée, n’a pas invité l’ex-manager, Mohamed Khazrouni, pourtant ayant fait partie du staff durant les deux dernières saisons.
La gagne tout le temps n’est pas une évidence
Bref, car ce qui a fait polémique à l’issue de cet événement, ce sont les déclarations du président-directeur général du Groupe Sonatrach, Rachid Hachichi ( à gauche de notre photo en compagnie du président du CA du MCA, Hadj Redjem), dont les subtiles vérités ont suscité le courroux des supporters des Vert et Rouge qui n’ont pas hésité à se faire entendre en envahissant les pages, sur les réseaux sociaux et … la rue. Même si le grand patron du géant pétrolier algérien voulait passer des messages bien précis et pensants, recevables sur le fond pour certains d’entre eux, sur la forme, il a raté le coche. Sur un plan purement communicatif, les mots de Hachichi ne sont pas passés auprès des supporters, lorsqu’il a incité les dirigeants à aller prospecter d’autres ressources financières en se présentant comme étant le sponsor de plusieurs autres clubs et diverses activités, oubliant que l’entité qu’il préside est l’actionnaire principal pour ne pas dire le propriétaire de la SSA/Le Doyen. Dire également que le Mouloudia n’était pas obligé de gagner des titres à chaque fois et prendre ses distances sur les autres, a été inconvenant pour un leader économique, et par ricochet, sportif qui a cette obligation de s’inscrire dans la haute performance et la gagne tout le temps.
Traiter le MCA comme les autres, un non-sens
Le fait aussi d’approuver la limitation des salaires, et non pas la bonne gestion de la masse salariale, va à l’encontre des ambitions des clubs algériens à aller concurrencer les grosses cylindrées du continent et conquérir des titres majeurs. Rachid Hachichi poussera le bouchon plus loin en disant qu’il ne voudrait plus entendre à l’avenir que le club a besoin d’un tel joueur ou telle recrue, tout en incitant le club à mettre en place une véritable politique de formation et à créer sa propre structure qui sera la pourvoyeuse de joueurs de talents pour l’équipe sénior. Evidemment, l’idée est louable et considérée comme un passage obligé pour l’avenir du football national, voire valable pour tous les clubs, mais le Mouloudia peut s’y inscrire tout en continuant à truster les titres et à progresser dans la haute performance. En fait, ce sont deux choses différentes que chaque club peut mener en parallèle comme le font les grands clubs à travers le monde. Mais le fait que Hachichi prenne ses distances avec le MCA, le traitant le jour de sa « fête» comme toutes les autres entités, est un non- sens et une posture non assumée du propriétaire du club ! Quant au côté paternaliste et moralisateur, concernant le drame du 5-Juillet 1962 et l’attitude des supporters, eh bien tout simplement, il ne passe pas même si on devine à quoi veut en venir le patron du Groupe Sonatrach. En conclusion, Rachid Hachichi a, malheureusement, récolté le contraire de ce qu’il voulait semer comme paroles auprès de la famille mouloudéenne, le jour où la célébration dans l’humilité et les messages encourageants devaient être de mise. Cependant, que nul ne doit oublier que Sonatrach est le bijou de famille de 46 millions d’Alger et que Rachid Hachichi en est le gardien vigilant.
– LAFORDASSE