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ALG : Les clubs algériens seront-ils un jour compétitifs à l’international ?

MOHAMED MALIK

Les championnats professionnels, à travers le monde, sont souvent gagnés par un cercle restreint de clubs, que les Anglais avaient circonscrits, il y a quelques années au fameux big-four, élargi depuis à un big- five, voire six. Depuis que la concurrence s’est ouverte à Chelsea FC, Manchester City, en plus des habituels Liverpool FC, Manchester United, Arsenal ou bien Tottenham; En Espagne, souvent, le titre de la Liga est disputé par les deux géants que sont le Real et le Barça. En France, l’hégémonie du Paris Saint-Germain version Qatarie ne laisse aucune miette aux anciens champions, comme l’Olympique de Marseille, l’AS Monaco, le FC Nantes ou l’Olympique Lyonnais, pour ne citer que ceux-là.

En Allemagne, le Bayern Munich est rarement chahuté par d’autres cylindrées, comme le Borussia Dortmund ou le Bayer Leverkusen, alors qu’en Italie la Juventus et les deux clubs milanais, l’Inter et le Milan, n’ont plus la main avec l’intrusion de Naples et les deux autres clubs de la capitale, la Roma et la Lazio. Dans les pays de la zone de l’Union nord- africaine de football (UNAF) ou dans ceux du Golfe, ils sont toujours quelques clubs qui se relaient au sommet. En Tunisie, l’Espérance de Tunis a souvent le monopole devant le Club Africain, l’ES Sahel et le CS Sfax. Au Maroc, le duo de Casablanca, le Wydad et le Raja, ne sont plus les seuls aux commandes avec le FUS Rabat, et depuis quelques années la RS Berkane.

En Egypte, les deux mastodontes, Al-Ahly et Zamalek, doivent désormais compter avec Pyramids, tout en ayant un œil sur les traditionnels Ismaïli ou Arab Contractors. Le championnat saoudien, qui a le vent en poupe depuis au moins quatre années, la lutte aux titres et au prestige est l’apanage d’Al-Hilal, Al-Ahli, Al-Ittihad et Al-Nassr, auxquels veulent s’accrocher Al-Qadsiah et le nouveau venu Neom SC. Au Qatar, également, ce sont souvent Al-Sadd SC, Al-Duhail SC, Al-Rayan et Al-Gharafa SC qui tiennent la tête d’affiche. On voit bien que dans chaque pays, ils sont souvent quatre ou cinq qui mènent la locomotive, alors que l’Algérie offre, exceptionnellement, au moins une dizaine de clubs capables d’être performants en raison ne serait-ce que par rapport à leur histoire, leur assise populaire et l’impact socioéconomique qu’ils peuvent avoir sur le football national et même à l’international.

En Algérie, le MC Alger, le CR Belouizdad, la JS Kabylie, l’ES Sétif, l’USM Alger, le CS Constantine et le MC Oran, auxquels on peut rajouter l’USM El-Harrach, l’USM Annaba et le MO Béjaïa, aussi populaires que fédérateurs, sans être réducteurs envers d’autres formations qui drainent aussi un grand public et possèdent à fort ancrage identitaire, sont de réels catalyseurs à tous points de vue. Seulement, le modèle économique de tous nos clubs est loin de pouvoir concurrencer ceux de leurs homologues d’autres pays, d’où leur incapacité de concourir au plus haut niveau et d’être performants.

Pour preuve, la dernière Ligue des Champions décrochée par un club algérien remonte à 2014, et l’Entente de Sétif, qui demeure l’unique à avoir pris part à une Coupe du monde des clubs (ancienne version), alors qu’il a fallu attendre plus de deux décennies pour voir un autre club algérien, après la JS Kabylie, gagner la Coupe de la Confédération, l’USM Alger en l’occurrence, en 2023. Il y a donc quelque chose qui ne tourne
pas rond et que les dirigeants du football algérien, ainsi que les politiques, n’arrivent toujours pas à résoudre et à réformer dans un environnement économique inadapté, où le plus gros du financement est étatique.

En parcourant tout simplement le dernier classement des 100 clubs les plus actifs sur le marché des transferts, les formations algériennes n’existent tout simplement pas. Y compris leurs homologues africains, ce qui n’est pas le cas pour l’Arabie saoudite et le Qatar, par exemple, qui placent respectivement six et deux clubs chacun dans ce classement. Et au moment où la Fédération algérienne de football, par le biais de la Ligue de football professionnel (LFP), enjoint aux clubs de donner des garanties concernant un dépassement de budget annuel de 50 milliards de centimes, un club comme Al- Hilal occupe le 17e rang avec 451 millions d’euros de transferts engagés. Al-Ahli (31e avec 321 M€), Al-Ittihad (34e avec 288 M€), … jusqu’au club d’Al-Duhail SC (93e avec 77 M€).

Dans une mondialisation où le foot-passion et le foot-business vont forcément de pair, le sport-roi en Algérie est désormais confronté aux exigences d’une économie mondialisée et libérale et les défis d’une bonne gouvernance qu’il faudra concilier.
– MOHAMED MALIK

 

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