
Malgré une cascade d’absences et des conditions de jeu toujours aussi difficiles en Afrique subsaharienne, le sélectionneur national, Vladimir Petkovic, a su mener son équipe à un succès qui lui baliserait le chemin vers la Coupe du monde 2026.
Demain soir, il s’agira alors de confirmer tous les progrès constatés depuis un an via un succès face au Mozambique qui offrira à l’EN le leadership de son groupe G. Dans le somptueux écrin kabyle, demain soir, les Verts auront certainement plus de pression et de responsabilités que sous le soleil de plomb de Francistown. Ils auront également plus de certitudes, autant de soutien et énormément de raisons de croire à un dénouement heureux qui fera d’eux les seuls leaders de leur poule.
C’est que l’important et convaincant succès obtenu sur le terrain asséché et dur de l’Obert Itani Chilum stadium a renforcé les liens entre les membres d’un groupe sans cesse renouvelé et appelé à se renouveler selon les circonstances. A travers le onze présenté d’entrée ou encore les changements opérés, Petkovic a, d’ailleurs, laissé entrevoir ce qu’il serait logique de qualifier d’instructions majeures de son modus operandi et de sa gestion de l’effectif dont il a dessiné les contours en douze mois de règne.
Des cadres sans garanties
Pour le sélectionneur national, dans son 4-2-3-1 immuable, le gardien titulaire est désormais Alexis Guendouz, le portier du FC Persepolis iranien, devant une défense plate où Youcef Atal et Rayan Aït-Nouri sont les pistons préférentiels sur les flancs d’une charnière centrale composée de Ramy Bensebaïni et Aïssa Mandi. Après avoir donné quelques frayeurs au staff et au public à Francistown, le latéral droit d’Al Sadd devrait, d’ailleurs, reprendre sa place comme le laissent suggérer les enseignements de la reprise des entraînements du groupe dès son retour du Botswana, samedi soir, au Centre Technique National (CTN) de Sidi Moussa, en préparation justement du match contre le Mozambique, prévu demain au stade Hocine Aït-Ahmed de Tizi-Ouzou pour le compte de la sixième journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2026. Pour cette séance, le sélectionneur national avait, sans surprise, réparti son groupe en deux.
Le duo Zorgane-Boudaoui séduit
Les titulaires du match face au Botswana, disputé la veille, ont suivi un entraînement spécifique en salle sous la supervision du préparateur physique Paolo Rongoni et Atal en faisait partie, au moment où le reste de l’effectif s’est entraîné normalement sur le terrain. Et quand bien même Atal n’offrerait que périodiquement les garanties physiques qu’exige un tel niveau de compétition et que Mandi ne dégage plus l’assurance de ses années rémoises, le Mister y voit deux piliers quasi-inamovibles de son assise défensive.
La belle prestation de la paire Boudaoui-Zorgane à travers une imposante débauche d’énergie et un intéressant volume de jeu déployé les autorise, à se considérer comme le meilleur duo qui symbolise le travail de sape tel qu’imaginé et mis en place par Petkovic, lequel ne devrait pas y toucher avant la réception des Mambas, tout comme il paraît peu évident de contester la légitimité du capitaine Riyad Mahrez à droite, en dépit de la petite forme affichée au Botswana et de son manque d’impact et de percussion comme à ses belles années anglaises.
Nouvelle hiérarchie en attaque
L’autre enseignement tiré de la composition d’équipe de vendredi dernier et du coaching effectué installe, par ailleurs, Mohamed Amine Amoura comme le nouveau détonateur à gauche. Bien que revenu en grâce, Youcef Belaïli devra, à ce sujet, se résigner à être le deuxième choix après l’attaquant de proche de Wolfsburg. Et il semble bien que ce message de Petkovic ait été bien assimilé par le fantasque buteur de l’Espérance de Tunis qui soulignait, dans l’euphorie de la victoire à Francistown, sa « disponibilité à jouer 5 minutes ou à rester sur le banc».
Son excellent ratio de 6 buts inscrits et 3 passes décisives délivrées en 13 capes seulement, installe, en parallèle, Amine Gouiri comme le véritable point d’ancrage sur lequel s’appuie la stratégie offensive du même Petkovic qui fait, tout autant, la part belle à Yassine Benzia et Saïd Benrahma en dépit de leur rendement qui interroge parfois sur le statut dont ils bénéficient en sélection depuis un an et l’arrivée de l’ex-patron de la Nati sur le banc des Verts.
RACHID BELARBI