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ALG : Le temps judiciaire et le temps médiatique

Nazim Bessol

Le temps finit toujours par confirmer les bons conseils. A contrario, ce même temps finit toujours par débusquer les apprentis sorciers en tout genre. Du temps et de la tranquillité, c’est certainement ce qu’il manque affreusement à l’USM Alger, doublement sanctionnée par la Confédération africaine de football (CAF), pour son refus de jouer la 1⁄2 finale retour de la Coupe de la CAF, face au RS Berkane. Sans revenir sur les faits dans leurs détails, la carte apposée par le club marocain intégrant les territoires occupés de la République arabe sahraouie démocratique est au centre de plusieurs procédures au niveau du Tribunal arbitral du sport de Lausanne.

Ce dernier doit se prononcer sur une série de requêtes déposées par la Fédération algérienne de football (FAF) et l’USM Alger. Une affaire avec un volet sportif relatif à l’élimination par forfait (0-3 et 3-0), selon la CAF, de l’USM Alger face au RS Berkane et un volet politique relatif à l’insertion d’une carte géographique intégrant des territoires « non autonomes » ,comme les qualifient les Nations Unies. Et si la CAF est en droit de sanctionner les équipes qui contreviennent aux règlements de ses compétitions, « elle n’aurait jamais dû valider le maillot du RS Berkane » avec cette carte, estime un juriste suisse en Off.

La décision de la CAF contre l’USM Alger a très peu de chances d’être censurée par l’instance arbitrale de Lausanne, indique cet avocat helvétique. « Selon mes informations, cela a été expliqué dès le départ au président de la fédération. Tout comme il lui a été expliqué que le fait que la FAF soit partie prenante complique le dossier ». Et de poursuivre, « Bien que personne à part la CAF ne sache encore ce qui a été rapporté par l’arbitre de la rencontre. Il est peu probable que le TAS an- nule les décisions de la CAF.» Les nouveaux propagandistes de Dely Brahim au niveau des médias et des réseaux sociaux n’apportent que de fausses illusions à l’opinion sportive.

Une affirmation que notre avocat suisse explique par le fait que le TAS a refusé le référé de la FAF et que le temps que le jury arbitral soit constitué, plusieurs mois devraient s’écouler (Oui, plusieurs mois !!!!!) pour traiter l’affaire qui n’est pas la seule à Lausanne. Il est important également de savoir que la composante du jury joue souvent un rôle important et influence en grande partie, les décisions prises. Selon notre interlocuteur qui est un habitué des arbitrages sportifs, il ne devrait pas y avoir de verdict avant la fin de l’année en cours et là, précise-t-il « je vois mal le TAS annuler les résultats de la Coupe de la CAF».

La question « politique » est toute autre. Ce juriste confirmé se montre plus optimiste. Les chances de l’USM Alger d’obtenir gain de cause « dépassent les 60% ». Le TAS aura la lourde responsabilité de trancher
un différend politique impactant plusieurs milliers de jeunes sportifs. Ira-t-il dans le sens souhaité par le Makhzen qui table sur un retrait systématique des athlètes algériens et valider à chaque fois des victoires par forfait ? Ce n’est pas évident. Le TAS aura à se montrer garant du respect et de l’éthique sportive,
ce qui fait dire à notre interlocuteur « que le volet politique est plus simple à défendre que le sportif ».

En revanche, notre interlocuteur suisse met en garde contre la réaction de la vieille instance africaine qui n’acceptera jamais de se contredire ! Un compromis est toujours possible dans le strict respect des résolutions des instances internationales sportives et politiques.

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