AlgérieFootball algérienLes infos

ALG: Le taxi et la Rolls, ainsi va le foot professionnel !

LAFORDASSE

La scène est anecdotique et cocasse à la fois : à l’issue d’un match L1 Mobilis-Algérie, des footballeurs « professionnels » prennent des taxis (inter-wilaya) pour rentrer chez eux ! Ce soir-là, malgré le fait d’être entassés dans ces véhicules pour faire presque 500 kilomètres, ils ont le moral au top. Et il y a de quoi être fiers, les joueurs du MC El-Bayadh venaient de terrasser l’une des plus grosses cylindrées du championnat, le CR Belouizdad, vice-champion d’Algérie 2023-2024 et l’un des plus riches clubs du pays.

Les modestes Beydhis ont prouvé tout leur talent, toute leur abnégation et leur bravoure pour venir à bout du Chabab à Alger même. Une victoire des tripes qu’ils espèrent source de changement et de jours meilleurs pour un club qui souffre le martyre depuis le début de l’actuelle saison footballistique. Venus disputer un match contre l’USM Alger, défaits difficilement (1-0), les Mouloudéens, par souci d’économie, ont choisi de rester dans la capitale et d’enchaîner cette deuxième sortie contre le CRB.

Un pari financier qui a tout autant payé sportivement. As- phyxié financièrement, le club de la steppe ouest algérienne met un point d’honneur à prendre part à la L1, et se débrouille comme il peut pour bien faire. D’ailleurs, la question du financement du football et des clubs professionnels a été de nouveau soulevée par un député lors d’une séance de questions orales au niveau de l’hémicycle, il y a seulement quelques jours. L’intervention du représentant du peuple a été plus que pertinente.

Il a interpellé le ministre de la Jeunesse et des Sports sur l’efficience de cet apport financier, sur la disparité qui existe encore entre les clubs qui animent la L1. Puisque certains disposent d’entités économiques, publiques notamment, et d’autres non, et sur la destination des deniers publics qui devraient beaucoup plus servir des créneaux vitaux, comme la formation et l’investissement de base dans la prise en charge des jeunes talents et leur encadrement.

Le député ne s’est pas empêché de s’interroger également sur la situation des académies de Sidi Bel-Abbès et de Khemis Miliana, malheureusement fermées, et d’autres qui devaient voir le jour dans certaines régions du pays. Il faut dire que les actuels dirigeants du football national ont pratiquement banni les mots formation et académie de leurs « logiciels », tant il reste sans aucune vision à moyen et long terme.

Des milliers de jeunes algériens ne pourront pas atteindre des niveaux de qualité, capables de rivaliser avec leurs jeunes compatriotes formés sous d’autres cieux. C’est un peu l’histoire du taxi-tacot et de la Rolls qui se font une course invraisemblable, mais qui à la fin chacun prend son chemin, car ils ne font pas partie de la même écurie.
– LAFORDASSE

Bouton retour en haut de la page

Adblock détecté

S'il vous plaît envisager de nous soutenir en désactivant votre bloqueur de publicité